Un livre très classique pour du romantisme, on y retrouve beaucoup d'éléments propres à ce mouvement : mal du siècle, amour impossible car la femme est mariée, corruption par les plaisirs sensibles ; nous ne sommes pas perdus. L'élément le plus original est le point de vue catholique et d'opposition à l'empire qu'adopte le narrateur, ce qui donne, sans que cela soit trop extrême, une tournure assez réactionnaire à tout le livre, l'histoire se finissant même par une entrée dans un ordre religieux. Le style quant à lui n'est pas très marquant, et est surtout remarquable par la longueur de ses phrases, par où Sainte-Beuve instaure un certain rythme qui n'est pas totalement inintéressant, mais ne donne tout de même pas un réel intérêt au livre.
On trouve aussi dans ce roman de nombreuses réflexions chrétiennes, mais elles sont très impersonnelles et froides. C'est d'ailleurs l'un des gros défauts du livre, beaucoup d'éléments semblent abstraits ou clichés, ce qui crée une certaine distance, voire très souvent de l'ennui.
Un roman qu’on lit donc plus par curiosité que par plaisir, on lui préféra, pour ce qui est du romantisme, des livres comme La Confession d'un Enfant du Siècle de Musset où tout est bien plus vivant, et pour ce qui est de l'aspect retour à la foi, il m'a semblé qu'un roman comme En Route de Huysmans était bien plus impactant.