L’homme qui voulait arrêter l’histoire

Prenant le contenu pour le contenant Illich attaque l’institution sociale dans son ensemble. Il refuse de voir l’irrésistible avancée du bateau de l’histoire et préfère à la tentative d’infléchir sa trajectoire celle de sauter directement à l'eau. En disqualifiant par principe toute forme de pouvoir supra-individuel dans une société complexe on recoupe les pires abrutis de la propagande neo-libérale : sentier classique de la génération post soixante-huitarde. Mythe du choix individuel qui ne demande qu’à s’exprimer dans toute son authenticité pour peu que l’état lui laisse de la place ! Croyance en une sobriété spontanée des individus par la prise de conscience de l’artificialité de leurs modes de vie ! Tout est dépolitisé en réseaux pour ne pas seulement évoquer la possibilité d’une simple réforme scolaire qui l’instituerait comme sphère réflexive de la société sur elle même. L’idiot de l’histoire préfère la couler dans le moule de l’immanence, de la contemplation ive de la logique des choses.

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le 20 mars 2025

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clmentib

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