Une journée type dans un camp de travail du zek (prisonnier) Ivan Denissovitch Choukhov, du lever au coucher, entre courbatures, travaux forcés, entraide entre forçats et maigres repas.
La grande force de ce récit est que l'on est complètement happé dès les premières pages, on EST avec Ivan dans ce goulag, on frissonnerait presque du terrible froid sibérien que rien ne semble arrêter, et surtout pas les dérisoires vêtements/chaussures rapiécées dont sont équipés nos prisonniers.
Vraiment, à chaque page, Soljenitsyne réussit, avec une écriture simple et efficace à nous immerger dans ce quotidien, et ce, sans jamais sombrer dans le misérabilisme ou le larmoyant. De petites touches d'humour transparaissent même lors de certains ages, et, peut-être plus surprenant encore, je n'ai pu m'empêcher en lisant de ressentir comme une espèce de... liberté. Liberté d'un homme qui, bien que privé de cette dite liberté, loin de s’apitoyer sur son sort, continue, journée après journée, prenant presque plaisir aux onze heures de travail quotidiennes car elles lui tiennent chaud... Savourant un croûton de pain et une soupe, soupe qui tient plus du bol d'eau chaude que d'autre chose, car c'est le meilleur moment, celui ou l'on ressent, ne serait-ce qu'un peu, de plaisir, dans cette dure vie sans autres réconforts.
Un témoignage intéressant, dur et touchant.
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