Tout d'abord, je dois avouer que la lecture de ce roman ne m'a pas toujours été simple et ne pense pas en avoir compris toutes les subtilités.
J'ai, cependant , le goût de la littérature japonaise et asiatique, en général, et du cinéma japonais (et asiatique en général !).
Muriel Barbery excelle, absolument, dans l'évocation de la culture japonaise , notamment, dans la dimension spirituelle du cycle de la vie et de la mort, difficile à appréhender en Occident.
Ainsi, l'avancée du roman apparaît, souvent austère, voire morbide, mais la sublime description de la nature, des jardins, des temples ... l'accès régénérant à "l'heure de ferveur" viennent, constamment, en contrepoint et magnifient la narration.
Par-dessus tout, la thématique de la forme et de l'esprit, semble être le fil conducteur du récit, tel le bol iré -de bout en bout- par Haru, talentueux marchand d'art , père empêché.
Petite parenthèse cinéma : le bol m'a fait penser aux objets filmés par Yasujiro Ozu, et surtout à l'énigmatique vase dans " Printemps tardif" après la scène de la réconciliation du père et de la fille... Ozu auquel j'ai pensé aussi pour les nombreuses soirées "saké"(!), la puissance de l'amitié, les relations familiales...Muriel Barbery, fine connaissance du Japon, a sûrement de multiples références et influences !
Au final, une lecture un peu complexe mais envoûtante qui m'a donné envie de relire l'opus précédent consacré à Rose*, la fille française de Haru... pour l'apprécier différemment.
*Une rose seule, Actes sud, 2020