J’ai failli décrocher au début. Le style est un peu dense, descriptif, et les références culturelles m’ont un peu perdue. Je suis plus à l’aise quand ça parle Japon ou Corée, là j’étais dans un flou chinois un peu froid. J’ai dû m’accrocher.
Mais je ne regrette pas. Parce qu’au fil des pages, un truc s’installe. Ce n’est pas une histoire d’amour, ni vraiment une rupture. C’est l’usure, le poison lent. Un couple qui parle enfin, après quinze ans de silence poli. Et ce qu’ils se disent, c’est dur. C’est à la fois banal et terrifiant. Comme si chaque mot était une goutte d’acide.
J’ai trouvé ça brillant dans sa cruauté. Tout est feutré, sous tension, et pourtant ça hurle à l’intérieur. On sent l’explosion arriver, mais on ne sait pas comment, ni quand. C’est cette lenteur-là qui devient percutante. Et ce qui m’a vraiment touchée, c’est que ça sonne vrai. L’apparence du couple bien comme il faut, le salon rangé, les voisins, et derrière, la solitude, les regrets, les mensonges.
J’ai pas tout compris du contexte social et politique, clairement. Mais ce que le livre raconte sur le couple, le silence, les compromis, la violence qui ne se voit pas… ça, ça m’a parlé.