Il y a quelques années, j'ai lu "La gifle" de Christos Tsiolkas, roman qui avait eu un beau succès, couronné par son adaptation en série. Christos Tsiolkas représentait alors - ou représente depuis ? - une forme de littérature sociale/de moeurs qui, par une immersion au sein de quelques familles souvent issues de la diaspora grecque, se donne pour tâche d'illustrer l'Australie plurielle par une succession de zooms plutôt intimes.
Quelques années plus tard, j'ai lu "Barracuda" du même Christos Tsiolkas, un roman qui traite de l'impitoyable univers de la compétition sportive, en l'occurrence il était question de natation, un sport qui rend fou tous les Australiens, kangourous et wombats compris.
Avec "Sur la touche" de Karen Viggers, j'ai tout simplement eu l'impression de relire ces deux romans fusionnés en un seul. Ici aussi, on trouve l'immersion dans les familles "australiennes", y compris dans une famille de la diaspora grecque ; ici aussi, on trouve l'impitoyable univers de la compétition sportive, seulement il est question de foot et pas de nage libre.
Bon, alors, je vais jouer cartes sur table : j'aime le sport, j'aime son esprit de compétition amicale (qui s'abolie malheureusement dès qu'il s'agit d'enjeux de médailles, coupes, millions de dollars ou d'euros). Mais le sport surmédiatisé me gave et les dérives du sport de haut niveau (abus de toutes sortes, salaires délirants, caprices de diva de certains athlètes...), tout cela me rebute au plus haut point. De plus, le foot ne fait pas du tout partie de ma culture familiale et personnelle. C'est un sport qui n'a pas bonne presse auprès de moi et si j'avais su que ce roman se ait quasiment exclusivement dans les vestiaires et sur un terrain de foot, j'aurais décliné la proposition de l'éditeur de le lire en service presse.
Pour toutes ces raisons, je n'ai pas adhéré au récit, j'ai même eu énormément de mal à y entrer et à y évoluer. Les personnages sont culturellement très opposés à mes valeurs. Les thèmes de société abordés sont toutefois intéressants : l'ambition, l'attente des parents par rapport aux enfants, la compétition, le harcèlement, la crise d'adolescence, les rapports de force, la place de la femme au foyer... hélas, aucune empathie ni attachement ne sont venus soutenir mon intérêt, tiède dès les premières pages.
Ma PAL contient un autre roman de l'autrice. J'espère ne pas rester sur cet échec.