Sous l'eau
Sous l'eau

livre de Catherine Stean (2018)

“Les femmes aiment fort à sauver qui les perd.” Victor Hugo

Lorsque d’entrée de jeu on vous révèle le nom du cadavre et de celui qui l’a assassiné, on se dit que l’intrigue s’est singulièrement réduite puisqu’il ne reste plus que le mobile à découvrir. Erreur. Mauvaise lecture.

Avis mitigé sur ce premier roman de Catherine Stean. Ce n’est pas que l’intrigue pose problème mais celle-ci tarde singulièrement à apparaître. Il faut attendre la page 130 pour qu’enfin se dessine l’ombre de la trame qui va animer le récit. Avant cela vous aurez droit aux turpitudes d’un couple londonien bobo dont le mari a perdu son job et qui ne s’en remet pas et d’une épouse qui hésite entre le homard à 32€ et les huîtres à19€ pour le menu de leur mariage. Et puis, ce couple va faire une découverte sous-marine qui va bouleverser leur vie. Commence alors un ensemble de scènes qui vont se succéder à un rythme plus rapide mais dont la crédibilité reste discutable. Plus obnubilés par le gain facile que par la réflexion, ces deux perdreaux naïfs – qu’on a envie de secouer en leur disant : arrêtez vos bêtises, cela va mal finir- se mettent tout à coup à évoluer avec une déconcertante assurance dans le monde des truands. Nous apprendrons d’ailleurs comment évaluer la valeur d’un diamant et comment le revendre ou à démonter un Glock. Un sursaut de lucidité va alors enfin animer Erin qui estime que son mari reste bien en retrait des affaires qui sont à mener. -Est-elle plus courageuse que lui, plus douée pour la comédie ou plus bête ? Pourquoi est-ce toujours elle qui monte au front ? –

C’est finalement Eddie un vieux taulard, psychopathe cockney jovial, qui va tirer Erin de l’embarras dans lequel elle s’est elle-même plongée et permettre au lecteur d’atteindre enfin la seule page du livre qui va nous surprendre et mettre fin à l’histoire.

Ce livre se lit aussi vite qu’un banquier suisse comptant ses billets mais ne laisse derrière lui rien d’impérissable et pourtant on ne parvient à pas à le détester tout à fait. Peut-être est-ce dû au style de l’auteure qui emploie la première personne comme si elle nous prenait par la main pour nous raconter cette histoire qui débute ainsi :

"Vous êtes-vous jamais demandé combien de temps il faut pour cre une tombe ? Ne vous interrogez plus, cela prend un temps fou. Quelque soit votre estimation, multipliez-la par deux."




6
Écrit par

Créée

le 11 mars 2025

Critique lue 5 fois

page

Écrit par

Critique lue 5 fois

Du même critique

Epoustouflant

J’avais lu ce roman il y a vingt ans sans en retirer un plaisir particulier mais après avoir adoré « Le petit copain » et « Le chardonneret », j’ai relu cet ouvrage. Mon Dieu comment avais-je pu...

Par

le 8 août 2016

9 j'aime

Un Minier mineur mais engagé…

Dans un polar, il est normal que la police occupe une position centrale. C’est même la moindre des choses. Et puisque c’est toujours le commandant Cervaz qui conduit l’enquête dans le dernier roman...

Par

le 7 juin 2021

6 j'aime

Encéphalogramme plat

Il y a près de vingt ans que je n’avais plus ouvert un livre de Marc Lévy mais j’ai craqué pour son dernier. Non parce que j’ai soudain éprouvé des remords devant son impressionnante bibliographie...

Par

le 30 nov. 2020

5 j'aime