Avis mitigé pour cette petite autobiographie. Autant le départ m'a vraiment touché autant la fin de l'ouvrage et sa conversion au catholicisme m'a laissé de marbre. Cela reste un beau chemin de vie, Tim Guénard a une manière plutôt efficace de raconter son enfance désastreuse faite de violence, de haine et de souf. On se prend d'affection pour ce gamin en quête d'amour mais qui ne croise sur son chemin que l'incompréhension et la cruauté. J'adore le style titi parigot de l'auteur, on remonte dans le temps de 40 ans en parcourant les pages de ce court livre. La vulgarité de certains ages contraste avec la naïveté touchante de certains autres. L'enjeu finalement est de connaître s'il est possible de se reconstruire lorsque les fondations de sa vie sont en ruine : enfance et adolescence. Comment s'insérer dans la société, comment aimer son prochain lorsque son enfance n'est que l'abécédaire de l'humiliation et de la violence ? Il est clair que l'immanence ne suffit pas. Chercher l'espoir et l'amour dans le divin, dans le sublime est une solution plausible et paradoxalement raisonnable. On se félicite pour l'auteur d'avoir trouvé un échappatoire au cercle vicieux du Mal cependant les ages les plus ennuyeux sont justement ceux où Tim nous raconte son chemin laborieux vers la foi. Quoi qu'il en soit l'oeuvre conserve un aspect touchant, remplie d'espérance le lecteur est soulagé de savoir que même au fond du trou, il est toujours possible de rebondir.
Un ouvrage un peu maladroit, qui m'a laissé parfois dubitatif (certaines complications de la vie de Tim confinent à l'acharnement quasi cinématographique) mais rempli d'humanité. D'où la note médiane. Je recommande tout de même.