S'évader loin de la réalité, dans un univers que l'on maîtrise et dont on imagine toutes les différentes extensions, le peuplement et de manière générale tout ce qu'on y trouve... N'est ce pas finalement le rêve de tous, et pas que les enfants ?
Ce qui est surprenant lorsqu'on lit Peter Pan, c'est la différence avec l'idée que l'on peut avoir de lui, le récit de James Matthew Barrie est plus complexe, violent aussi à l'image de l'ambigu personnage principal, mais aussi poétique et émouvant par les propos sur l'enfance, les mères et le refus de grandir. Si l'écriture est simple, mais talentueuse, les personnages et le propos sont plus intrigants, rien n'est vraiment tout blanc ou tout noir, et surtout, beaucoup d'aspects sont sujet à différentes interprétations, des possibles sous-entendus qu'il est ionnant d'analyser lorsqu'on tourne les pages de l'oeuvre.
Il y a même un parfum de mort qui plane sur Peter Pan, que ce soit les victimes, parfois très faciles, du jeune héro, ou tout simplement les peurs de chacun, tant des enfants perdus que de Crochet. Une fois que l'on est arrivé au Pays Imaginaire, on la ressent, parfois caché derrière des rires enfantins ou espiègles. On trouve aussi une complexité dans les personnages féminins, à l'image de Wendy et ses rapports avec les autres garçons, ou la fée clochette, qui n'hésite pas à commettre d'odieux actes par jalousie.
Lorsque James Matthew Barrie écrit Peter Pan, il s'inspire notamment des histoires qu'il raconte aux enfants d'une amie, et il parvient à stimuler l'imagination du lecteur, se révélant inventif, tant dans l'univers décris que le style à proprement parlé, où l'imagination touche les protagonistes. Il parvient à créer un attachement pour les personnages et l'univers, créant avec une certaine finesse diverses sensations, notamment de l'émotion et, à l'image de la dernière partie, une mélancolie autour du temps qui e, de l'enfance, du refus de grandir ou encore des retrouvailles, et du bilan que l'on peut faire de sa propre vie.
La construction du récit est réellement remarquable, il prend le temps de d'abord décrire la vie dans le monde réel, et les personnages allant avec, avant de s'attarder sur le fascinant Pays Imaginaire, ainsi que Peter Pan. C'est facile à lire, mais chaque page est précieuse en détail et ionnante à analyser sous différents angles, et c'est tour à tour grave, drôle, touchant, aventureux, mais toujours fascinant, et les mots de l'auteur, plutôt raffinés, apportent aussi une touche unique à une oeuvre qui l'est tout autant.
En signant Peter Pan, James Matthew Barrie stimule notre imagination et implore notre enfance de reprendre le dessus, proposant une oeuvre complexe et ionnante, où chaque page déborde de fascinants détails, pour un ensemble nous faisant er par tout un d'émotion ainsi qu'une mélancolie forte autour du refus de grandir et de la confrontation avec l'enfance.