Texte très court mais extrêmement surprenant : Voltaire imagine un extraterrestre né sur une planète de Sirius, haut de 40 kilomètres, et vivant plusieurs milliers d’années, qui rencontre un Saturnien, qui lui ne fait que 2 kilomètres de haut (la honte). Les deux compères se rendront sur Terre pour constater la bizarrerie du monde des humains ; le thème de l’étranger observant et jugeant la société française est déjà utilisé par Montesquieu dans les Lettres Persanes, et permet une vive critique sociétale ant à travers les mailles du filet de la censure. Ici, Voltaire se servira de ces deux aliens géants pour dénoncer l’absurdité de la guerre et l’esprit réactionnaire et anti-scientifique de l’Eglise. Surtout, il parvient à rendre compte de la petitesse et de l’insignifiance des hommes dans l’univers avec beaucoup d’humour. En comparant les hommes à des « insectes », ou des « atomes intelligents », il pousse à l’humilité et à l’ouverture au cosmos et à la curiosité scientifique.