Les Vacances d'Hercule Poirot par Pelomar
Agatha Christie fut un auteur particulièrement prolifique, avec pas loin d'une centaine d'oeuvres à son actif (romans, nouvelles et pièces de théâtre confondues). Pourtant, et contrairement à ces écrivains contemporains qui nous sortent un bouquin par rentrée littéraire, paf, réglé comme du papier à musique, l'oeuvre d'Agatha Christie prise dans son ensemble est d'une remarquable qualité. Ca ne veut pas dire que tout est bon, bien sûr (j'ai lu récemment "Le meurtre du golf" qui est très moyen, pour ne pas dire mauvais), mais que derrière les chefs d'oeuvres pour lesquels la Reine du Crime est célèbre, il existe une pelleté de romans qui valent largement la lecture.
Les Vacances d'Hercule Poirot fait partie de ces romans. Cruel destin que celui des vacances d'Hercule Poirot. On y retrouve le détective belge au meilleur de sa forme. L'intrigue et surtout sa résolution sont pour moi l'une des meilleures de tout ce qu'a pu faire Agatha Christie. Comme d'habitude, on part de quelque chose de très simple, ici le meurtre d'une séduisante jeune femme sur une île (ou se trouve un hôtel dans lequel loge l'ami Poirot), et on suit notre détective défaire tranquillement les noeuds de l'intrigue.Les personnages sont comme d'habitude dépeints avec brio, dans la plus pure tradition victorienne de l'époque. Agatha Christie s'emploie dans la conclusion du roman à casser joyeusement les codes du roman policier (bien que de manière moins violente que dans le meurtre de Roger Ackryod), et le tout est vraiment jouissif à suivre.
Mais voilà, le roman ne se déroulant pas dans un lieu prestigieux tel que le Transsibérien ou le Nil et la conclusion n'étant pas aussi "flashy" que celle du meurtre de Roger Ackryod, Les Vacances d'Hercule Poirot est resté dans l'ombre. C'est dommage, et surtout ce n'est pas du tout mérité.