Honnêtement j'ai plus apprécié cette lecture que Journal d'Hirondelle (seul exemple de roman plutôt moyen que j'ai pu lire de Nothomb, je suis loin d'avoir tout lu) mais je trouve que ce roman ne vole pas haut quand même.
C'est un peu Nothomb qui s'auto-parodie dans ce bouquin. On reprend des restes d'Hygiène de l'assassin, on assaisonne le tout avec ce que la romancière a pu balancer en interview des dizaines de fois (ses romans préférés, son amour du champagne), pour le titre on prendra un mot qui reviendra une ou deux fois dans le roman mais n'aura rien à voir avec son intrigue principale, une fin brutale, on ajoute les prénoms soigneusement choisis pas du tout employés dans la vie courante mais ça vous fera les pieds de vous renseigner sur l'étymologie des prénoms bande de cancres, vingt minutes au four et c'est prêt.
Le truc c'est que contrairement à Hygiène de l'assassin ça n'a rien qui puisse paraître un peu nouveau, et que comme d'habitude elle a du mal à créer des personnages qui ne lui ressemblent pas, ce qui donne l'impression d'un monologue plutôt que d'un dialogue. Car oui, Les Aérostats est majoritairement constitué d'un long dialogue entre une prof particulière de français qui doit aider un dyslexique, dont les leçons se résumeront à "Lis ça pour demain" et le lendemain lui demander ce qu'il en a pensé.
Mais vous savez quoi ? Ça se lit bien quand même, c'est ça le pire. J'aime bien la personnalité de cette dame en apparence dérangée mais jamais subversive (même quand elle essaye de l'être), même si ses préoccupations dans la vie semblent plus être de comprendre les goûts littéraires d'un bourge qui s'ennuie qu'autre chose. Je ne sais même pas pourquoi ça me parle, je trouve juste qu'elle a trouvé la recette dans son écriture pour qu'on puisse aborder ce genre de thèmes avec une grande simplicité et une vraie limpidité aussi. Je comprends complètement qu'on s'en lasse, qu'on la trouve inable ou que son succès emmerde les gens car il y a sans doute des auteurs plus talentueux, mais je dois bien l'avouer, j'aime ça quand même.