Ouuh les fourmis du militantisme quand tu lis ce texte !
Ses défauts d'abord : je trouve que la construction, surtout vers la fin, pêche un peu. Son côté fourre-tout m'a un peu décontenancée et je ne saurais pas me souvenir avec précision des thèmes qui ont été abordés. A moins que ce ne soient des bribes d'histoire ? J'ai aussi été un peu embêtée par la mise en piédestal du modèle américain. Perfectible certes mais surtout difficile à transposer par ici. Est-ce qu'il n'y a pas en Europe également des pistes à explorer ?
Ce qui m'a (grave grave) plu : comment l'autrice décortique l’invisibilisation des femmes et des lesbiennes à la fois dans le milieu culturel/artistique mais aussi dans les médias, dans le monde politique et tout simplement, dans le langage. Je me suis retrouvée par plusieurs aspects, surtout, comment comprendre ce qui t'arrive (qui tu es) quand tout simplement "ça" n'existe pas ? Il faut renaître mais vieille mais tard et le nombre de bâtons dans les roues pour te forcer à vivre dans un monde qui n'est pas prévu pour t'accueillir, qui te repousse hors des normes. Ca fait du bien de le lire, d'en comprendre un bout des mécanismes.
Est-ce que oui, ça ne donne pas envie de se mobiliser pour que ça n'arrive pas aux autres ? Est-ce que oui, ça ne vaut pas le coup de le dire dans un livre pour essayer de mettre un peu de lumière sur les vies de l'ombre ? Quitte à s'exposer. Moi je dis oui (enfin wi, mon côté belge) carrément et bravo pour l'audace, je dis 9. Merci !