Sous acide

Silverberg a quand même 36 ans lorsque parait ce bouquin et il le dédie à deux de ses compagnons de voyage. Gageons qu'il s'agit de voyages intérieurs plutôt que géographiques. Car ça présente comme la description écrite d'un trip monumental, avec tous les marqueurs du flower power : visions cosmiques, couleurs chatoyantes, lieux délirants, liberté sexuelle. Avec en prime une exploration de ce que serait une sorte d'humanité universelle.

Ça n'est sans doute pas ce qu'il a fait de mieux. Difficile notamment d'y trouver un fil conducteur, puisque Clay, le narrateur, e sans cesse d'un lieu à l'autre sans même s'en apercevoir, au fil de rencontres où il côtoie toutes les évolutions possibles de l'homme, depuis le début des temps jusqu'à ce est peut-être leur fin, à supposer que le flux temporel en connaissance.

Mais l'auteur a du talent, et il arrive quand même à doter ce voyage halluciné d'une forme d'épine dorsale. A travers d'une part les divers avatars de l'humanité : les soupirants, les dévorants, les destructeurs, les patients, les médiateurs et les planeurs, à travers lesquels on reconnait tout de même des traits humains caractéristiques. Les planeurs sont bien évidemment les hippies de l'époque, qui accompagnent Clay dans son voyage halluciné. Je e sur d'autres espèces qui sont également présentes : les hommes-chèvres (des faunes en quelque sorte) et les cerveaux sans corps, mais ça situe bien l'imagerie délirante à laquelle est confronté le lecteur.

On va également assister aux cinq rituels accomplis par les planeurs, qui prennent en général la forme d'un voyage dans l'espace ou dans la matière et qui se terminent généralement par une scène de fornication collective. Ah, j'allais oublier, il y a également des lieux d'affliction, pour des bad trips certainement : le vide, la lenteur, la glace, le feu, les ténèbres et le poids. Clay va tous les visiter.

Bref, ça se lit finalement assez bien, même si je reconnais être é assez vite sur de très longues énumérations (elle en a fait des choses, l'humanité) et certaines descriptions de paysages, pourtant oniriques.

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le 11 janv. 2025

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Marcus31

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