Un très jeune homme tombe sous le charme d’une jeune femme, Marthe, fiancée et bientôt mariée dont il fait la connaissance en avril 1917. Le futur mari de Marthe est à la guerre. La relation entre Marthe et le jeune homme évolue en une relation amoureuse, adultérine.
Ce roman fit scandale à sa sortie. Il faut dire qu’entre la femme adultère qui s’éprend d’un garçon de 16 ans -elle-même n’étant âgée que de 18/19 ans-, qui trompe un mari mobilisé en pleine guerre, qui bouscule les conventions bourgeoises et un jeune homme ironique, volontiers provocateur et un ton si ce n’est licencieux, au moins effronté et immoral pour l’époque, il avait de quoi heurter les bonnes mœurs et les puritains de tous poils. Lu de nos jours, c’est un très beau roman sur l’amour, le désir, la jalousie. Une critique de la société bourgeoise de l’époque, sur ses hypocrisies, la bien-pensance, la pudibonderie. Le personnage du jeune homme, le narrateur, est fort finement et minutieusement décrit, dans ses questionnements, ses doutes, ses peurs. Époque oblige, Marthe n’a pas beaucoup voix au chapitre, soumise, néanmoins assez audacieuse pour braver l’opinion publique, sa famille.
Superbement écrit, c’est réjouissant de lire d’aussi belles phrases, des verbes conjugués à des temps et modes devenus désuets qui cependant laissent au texte beaucoup de fluidité et de simplicité.
Le diable au corps est le premier roman de Raymond Radiguet, qui meurt peu de temps après à 20 ans.