Une immersion au départ assez difficile, mais quelque chose m'a empêché de jeter l'encre... et, phénomène pas si commun, mon intérêt n'a cessé de croitre au fil de ma lecture, à mesure que l'histoire s'étoffait, que la documentation historique constituant l'armature du récit se faisait chaque page plus évidente (on s'y croirait !), et que certains propos devenaient mine de rien assez intéressants voire politiques à l'occasion.
Le style, d'une truculence qui me parut d'abord un peu forcée, souffrit en réalité de la comparaison avec le Jaworski que je lisais juste avant, mais en définitive, j'y pris un plaisir certain.
La construction narrative décousue, métaphore des troubles temporels que subissent les protagonistes, si elle sert favorablement le suspens et la narration, requiert du lecteur un arrimage solide, et il me fut nécessaire de me référer plusieurs fois à l'index des chapitres pour mieux m'orienter dans ces mers agitées de papier sous un ciel aux constellations baladeuses !
La grosse faiblesse reste pour moi le narrateur, dont le trait de personnalité principal semble être l'ingestion quotidienne d'une quantité insoutenable d'alcool. Qui est Henri Villon en définitive ? Que lui a fait La Rochelle ? Comment coexistent en une seule personne un progressisme d'une sensibilité remarquable et la capacité d'embrocher son prochain sans état d'âme ? Et qu'est-ce qui l'anime réellement dans la vie, au-delà des maravillas ? Cela manque un peu de consistance, capitán !