La jeune Soledad revient sur l’épopée de sa mère, Frasquita Carasco, au XIXe siècle en Espagne : une femme tour à tour aimée et haïe, trimballant à ses côtés six enfants uniques. Car la famille Carasco a un secret : les femmes se transmettent une mystérieuse boîte et des prières aux pouvoirs insoupçonnés…
C’est la grande force du roman : la violence de la guerre, de l’obscurantisme et de la bêtise humaine se heurtent à un onirisme rafraîchissant. Avec du fil et une aiguille, Frasquita rafistole les hommes. Elle crée la vie, la camoufle, la brode à son goût. Jouée et perdue par son mari, elle traversera l’Espagne. Elle devra faire face à l’amour tragique, la révolte paysanne, et même à un terrible ogre. Le merveilleux s’inscrit dans un cycle bien naturel, celui de la vie. Le Cœur cousu est un très beau roman d’initiation : initiation de ces générations de femmes qui tendent à s’émanciper de leurs fardeaux.
Carole Martinez dévoile une Andalousie ambiguë, où les femmes soumises au joug masculin ne sont fortes que dans le secret de leurs cuisines, de leurs jupons, de leurs ouvrages.
Critique complète sur Aux bons mots !