Très original sur la forme. 4 narrateurs, 3 femmes, un homme. Petra, Lea, Irma et Triggvy. Une famille d'industriels islandais qui a fait fortune dans la pêche. Un week-end en huis-clos dans un somptueux hôtel ultra-contemporain, isolé au milieu d'un champ de lave. Et bien sûr des soufs et des secrets enfouis qui vont éclorent et répandre leur poison. Les narrations croisées sont en mode "je", structurées, cliniques. Intuitivement, je dirais que Petra est le personnage le plus en phase avec l'auteur. Elle est analytique, froide, endolorie - piégée dans une histoire dont elle n'a qu'une connaissance partielle des faits.
Ce qui m'a plut ici ce sont ces portraits de personnage très profonds, d'une grande justesse psychologique. L'écriture est fascinante. Un grand talent. L'histoire en elle-même, ou plutôt l'intrigue, est moins originale. Le puzzle s'assemble à la fin dans un arrière-goût d'inachevé. Je trouve que la manière dont les événements sont distillés, avec des chapitres très courts de quelques pages seulement, est un peu artificielle. Mais cela n'enlève rien à la virtuosité du roman.
Comme une autre lectrice je m'attendais à retrouver Elma. Mais ce roman précède son arrivée à Akranes.