Contrairement à ce que je pensais, ces (très petites) nouvelles rassemblées selon les historiens par une certaine Marie de (c'est-à-dire d'Ile de ) sont très accessibles. La traduction en français moderne aide grandement, c'est certain. Pour la plupart, les Lais sont issus de la tradition orale Bretonne (et par cela on entend à l'époque l'Angleterre) - même si quelques uns étaient déjà rédigés en saxon ou en latin, Marie de se "contentant" alors simplement de les traduire. Ils narrent tous des histoires d'amour, qui semblent très simplistes à première vue, mais il ne faut pas mépriser les contemporains de Marie de : l'époque n'est que symbolismes et exempla. Entre l'enfant de l'amour qui vengera sa mère et le chevalier qui s'éprend de la femme de son roi, les diégèses sont aussi vastes que la distance temporelle que l'on a avec cette époque. Et pourtant, si j'avais parfois l'impression de lire de la littérature de jeunesse (le côté chevalier en armure, sans nul doute), il n'en reste pas moins que les thèmes traités sont très adultes, et surtout très "réfléchis". Il ne s'agit pas d'historiettes traduites ici pour distraire.