Les loups n'ont pas de roi
Ce troisième tome est celui des secrets et des intrigues. FitzChevalerie est devenu un jeune homme qui en sait beaucoup mais à qui pourtant l’on cache énormément de choses. Il navigue entre les on-dit, les rumeurs, ce qu’il sait, ce qu’il sent ou ce qu’il parvient à toucher. Son rôle se dessine à Castelcerf, soutenu par les uns, maudit par d’autres, il parvient à tisser sa petite toile, à gérer ses amours, sa loyauté et son instinct. Tout cela pour parvenir vers une fin aussi surprenante qu’inévitable.
La Nef du Crépuscule est un livre qui ne s’essouffle jamais malgré des chapitres ayant exclusivement pour but de poser l’action à défaut d’en proposer. Robin Hobb parvient à nous faire entrer dans le château comme si nous en étions un page ou une suivante et que nous observions d’un œil distrait mais attentif les crises de rage de Royal, la lente déchéance de Subtil ou les pitrerie du Fou (quel personnage !). Elle nous entraîne dans ce tourbillon d’intrigues qui prend parfois l’allure d’une rivière tranquille avant de nous asséner en trois lignes une information de la plus haute importance, tragique ou du moins essentielle à la suite. La bougresse !
Malgré une avalanche de personnages secondaires, l’auteure ne nous perd jamais, non pas qu’elle pourrait nous lâcher la main, mais parce que son œuvre est tellement ionnante qu’il n’est pas question de perdre le fil.
Le plus difficile après la Nef du Crépuscule c’est l’attente interminable avant le moment où l’on pourra de nouveau se lover entre les pages des aventures de Fitz, le noble Bâtard, le prince loups, l’éternel torturé qui ne parvient jamais à trouver son salut.