Dès le IVème siècle avant J-C, le philosophe grec Aristote exhortait déjà les individus à se méfier des démagogues, qu'il définissait comme des sortes de tyrans de la masse populaire jouant sur la corde de l'ignorance et de l'émotion pour fourvoyer et égarer les foules. Aujourd'hui, plus de 2000 ans plus tard, la donne n'a pas changé et reste identique en tout point. La Meute est ici pour nous rappeler ce terrible constat.
Tout d'abord, commençons cette critique en nous intéressant aux auteurs de cette enquête. Charlotte Belaïch est une journaliste en charge de la gauche française au sein du quotidien Libération qui s'autoproclame lui-même "journal de toutes les gauches". Olivier Pérou, quant à lui, est grand reporter au service politique de L'Express, un magazine d'obédience libérale, et est lui aussi spécialisé sur les questions relatives aux partis de gauche.
Partant, éludons tout de suite un faux débat stérile. A la seule lecture de leur CV, il est impossible d'acc les auteurs de La Meute de ne pas connaître les us et coutumes des partis socialistes, écologistes et de La Insoumise. Traitant de sujets les concernant depuis de nombreuses années et, étant donné les personnalités politiques de premier plan interviewées au sein de cet essai, on ne peut que reconnaître le degré de connaissance de Charlotte Belaïch et de Olivier Pérou du sujet qu'ils traitent.
Si La Meute n'est pas un écrit exempt de toute reproche, on ne peut que saluer la volonté des écrivains d'ouvrir les yeux de la société sur le fonctionnement d'un parti (et surtout d'un homme) dont l'influence en est crescendo.
é proche du second tour des présidentielles de 2017 et 2022 - et, par la même occasion, du pouvoir -, Jean-Luc Mélenchon est un individu difficile à cerner. Laïcard de la première heure à ses débuts politique lorsqu'il naviguait au des Lionel Jospin et autres François Mitterrand, cet essai présente la lente dérive d'un homme de gauche en contradiction avec ses propres convictions. Originellement porté vers la défense des laissés pour compte de la République dans une visée plus que louable, le voilà dorénavant prêt à détruire ses idéaux originels en franchissant des lignes rouges. Ainsi, on citera quelques exemples tirés de La Meute dont son antisémitisme de moins en moins latent qu'il ne cherche plus à cacher ou encore sa vision terriblement machiste de la société dans laquelle son rapport aux femmes fait froid dans le dos.
De plus, on se permettra également de remarquer le niveau de démagogie et d'opportunisme de cet ancien trotskiste, prêt à se rapprocher de personnalités infréquentables telles que des Eric Zemmour ou des Patrick Buisson, dès lors qu'il peut y voir un intérêt personnel. Il apparaissait indispensable que ses électeurs connaissent sa capacité à réaliser de telles dérives pour comprendre le danger d'un tel personnage, n'hésitant pas à pactiser avec les loups dès lors que cela pourrait lui permettre de s'élever.
Dans le même temps, La Meute présente le fonctionnement interne du parti La Insoumise.
Manuel Bompard est décrit comme la marionnette de Jean-Luc Mélenchon, corvéable à merci et prêt à tout pour plaire au "grand chef". Sophia Chikirou est, quant à elle, dépeinte comme un être tyrannique, quasi despotique, régnant en maître sur les lieux quitte à jusqu'à la moelle les militants et autres petites mains du parti. Si une telle description, brossée en partie par les personnalités politiques exclues ou mises de côté par le parti, apparaît assez caricaturale et peut-être exagérée par la rancœur, il demeure qu'un fond de vérité semble de tout de même présent tant le tableau exposé est précis et est recoupé par plusieurs témoignages.
On remarque tout de même une constante entre La Insoumise et son chef, Jean-Luc Mélenchon, quant à l'ultra démagogie utilisée. Ainsi, les cadres de ce parti, se présentant eux-mêmes comme les pourfendeurs des inégalités, ont visiblement davantage la main qui tremble quand il s'agit de faire le ménage dans leur propre organisme. En effet, et comme le précise avec justesse La Meute, on ne pourra que regretter que leurs propos ne se transforment pas en actes concrets en ce qu'ils pourraient - et surtout devraient - s'attaquer aux homophobes et autres tyrans domestiques grossissant les rangs de La Insoumise. Ainsi, quand on voit l'indulgence dont fait preuve les apparatchiks de ce parti de gauche avec des individus tels que Adrien Quatennens, reconnu coupable et condamné pour violences conjugales, on ne peut que frissonner à l'idée de les voir aux commandes de l'Etat.
Pour finir, quand on voit le juste combat mené par les militants et sympathisants de La insoumise, portés vers des idéaux d'égalité, de fraternité et d'avancée des droits humains, on ne peut que regretter de voir des démagogues aux paroles et aux actes dégradés et dégradants aux manettes du parti. Définitivement, La Meute nous rappelle un fait concret. Mélenchon et ses sbires ne méritent pas les personnes qui donnent leur temps et un fragment de leur vie à faire triompher ce parti. Espérons simplement que ce trotskiste décadent ne franchira pas la marche suprême en atteignant les dorures élyséennes.