C'est une lecture particulière que celle des nouvelles de Nathaniel Hawthorne.
Ce recueil-ci ne correspond à aucun recueil original édité du temps de son auteur, mais un choix de nouvelles voulu comme représentatif de l'ensemble. Le surnaturel et la morale y sont très présents, et il est parfois difficile de choisir une interprétation plutôt qu'une autre. Certes, Hawthorne avait composé de petites présentations de ses textes les présentant souvent comme des paraboles ou des allégories, et chaque fois l'histoire (du reste à la fin immanquablement tragique) se clôt de façon très moralisante. Pour autant, ces nouvelles ne sont-elles qu’un avertissement au lecteur pour lui éviter de céder à ses mauvais penchants de mortel, ou bien y'a-t--il plus ?
Je suis de ceux qui voient Hawthorne comme un auteur plus subtil que cela ; avec lui, on e constamment de la lumière à l'obscurité, ses descriptions de paysages, de jardins, de villes peuvent être à la fois féériques et terribles ; ses sarabandes rappellent les effrayantes fêtes de village de Goya. Ses personnages et ses nouvelles sont pourvus d'une étonnante ambiguïté. Avec Hawthorne, on est dans le sublime, dans le grotesque, dans le tragique, dans le gothique. Un auteur un peu oublié à découvrir dans toutes ses subtilités.