Si tu pensais que les tragédies modernes avaient encore des limites, L’Orangeraie de Larry Tremblay est là pour te rappeler que la guerre n’a aucun scrupule, surtout quand elle s’attaque à l’innocence.
L’histoire ? Deux frères jumeaux, Amed et Aziz, vivent paisiblement dans leur orangeraie jusqu’au jour où un bombardement change tout. Leur grand-père, pris dans une logique de vengeance fanatique, les pousse à une décision impensable : l’un d’eux doit devenir martyr. Pile ou face, innocence ou sacrifice, vie ou mort.
En à peine une centaine de pages, Tremblay frappe fort. Son style est sec, sans fioritures, et chaque phrase est une claque. Pas besoin de descriptions interminables, les mots sont justes, tranchants, et la tension est insoutenable. On est dans une tragédie antique transposée dans un conflit contemporain, avec ce fatalisme glaçant qui te prend à la gorge.
Mais voilà, c’est aussi court que brutal. On aimerait en savoir plus, plonger plus profondément dans les personnages, comprendre encore mieux ce qui les pousse à ces choix extrêmes. Certains lecteurs trouveront peut-être que ça va trop vite, que le choc prend le dessus sur la construction psychologique. C’est beau, puissant, mais presque trop fugace.
Bref, L’Orangeraie, c’est un coup de poing littéraire qui te laisse groggy, un drame qui te hante bien après la dernière page, et une lecture qui rappelle que, dans certaines guerres, l’enfance est toujours la première victime. Intense, bouleversant… et impossible à oublier.