[Pour le Prix SensCritique du Premier Bouquin Stock]
Dans un Hanoï intemporel, la fille de l'ambassadeur d'Australie découvre les affres de l'amour en tombant éperdument amoureux d'un expatrié Français. Mais des effluves de la cuisine de rue du Vietnam aux bars où il se saoule, son amant cache la blessure d'un ancien amour qui le consume. C'est beau, on dirait du Guillaume Levy (nota: en fait je n'ai jamais lu de Marc Musso).
Il est toujours délicat d'avoir entre les mains un bouquin qu’on n’aurait jamais choisi sur les étals d'un libraire. Si j'ai déjà été séduit par le é par des livres que l'on m'a offert dans des styles qui me sont parfaitement étrangers, le décalage entre mes attentes et "l'Éveil" a été fatal à mon expérience de lecture. Certes, lorsque le roman est bon, peu importe son genre, son auteur, sa longueur ou toute autre considération, mais les considérations des deux protagonistes principaux sont tellement éloignées des miennes que je peine à trouver un intérêt à suivre leurs péripéties.
Nuançons ce sentiment de désintérêt qui a dominé ma lecture. Finalement, cela n'a que peu d'importance, car là n'est pas le problème principal. La jeune écrivaine peine gravement à nous tenir éveillé; j'avais pourtant bon espoir au tout début du roman. Le premier chapitre qui est tellement farci de métaphores qu'il m'a laissé croire à une pointe de fantastique. De fantastique il n'est pas question car le style de l'auteur se modifie au fur et à mesure des pages pour abandonner progressivement son écriture ampoulée et enfin s'approcher de choses simples qui facilitent grandement la lecture et qui transmettent bien plus efficacement la sensibilité voulue par l’auteur, mais il est bien trop tard.
Hormis l'écriture qui se trouve majoritairement plombée par les figures de style inutiles, on ne peut pas dire que le roman possède de gros défaut, il est simplement sans intérêt pour le lecteur que je suis.
S'il est un point positif à retenir, c'est que l'alternance des chapitres vus par elle puis par lui, offre des points de vue différents qui se tiennent et mettent à jour des motivations opposées, cet exercice est plutôt réussi, de même que l'atmosphère particulière de la ville qui sert de décors.
C'est triste à dire mais ce qui me reste de ce bouquin c'est l'envie de manger les banh cuon de ma grand-mère …