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Pourquoi donc la vaccination se distingue-t-elle des autres besoins essentiels ? “Les vaccins sont une technologie d’une grande élégance. Ils sont peu coûteux, faciles à istrer, et ils protègent les enfants des maladies, c’est prouvé. Chez Microsoft, nous rêvions de technologies aussi puissantes tout en étant si simples”, expliquait Bill Gates lors d’un discours à l’Assemblée mondiale de la santé en 2011. Il semble que la Fondation applique donc la même logique aux politiques de santé mondiales qu’à la construction d’un empire informatique. Gates terminait son discours en appelant tous les pays à le suivre dans cette obsession pour les vaccins : “Pays donateurs, vous devez accroître vos investissements dans les vaccins et l’immunisation, même si vous faites par ailleurs face à des crises budgétaires […] Vous, les 193 États membres, devez faire des vaccins le point central de vos systèmes de santé.” Les vaccins sont-ils vraiment la meilleure solution ? Bien souvent, ils le sont. Mais parfois, pour le savoir, il faudrait accorder des moyens équitables aux recherches portant sur des solutions moins lucratives pour l’industrie pharmaceutique. Or, les avancées vers des traitements plus naturels et moins chers – donc moins lucratifs pour certains laboratoires – sont freinées par l’OMS. Par ailleurs, les vaccins, en plus des problèmes d’effets secondaires que certains peuvent provoquer, restent une solution coûteuse pour les populations les plus démunies. Dans le cas du paludisme, par exemple, la question des alternatives se pose. La Fondation a éludé une possible solution naturelle à l’efficacité pourtant démontrée : l’absorption de l’artémisia, sous forme de tisane, qui pourrait éradiquer la maladie. Plus précisément, l’OMS a interdit l’artémisinine et, avec le soutien de la Fondation, préféré favoriser le déploiement d’un vaccin antipaludique nommé Mosquirix développé par GSK avec l’appui financier de l’Initiative Vaccin contre le paludisme de Path, émanation de la Fondation Bill et Melinda Gates. Pourtant, comme en témoigne Lucile Cornet-Vernet, vice-présidente de l’ONG More for Less à l’origine d’un réseau de Maisons de l’artémisia qui aident les populations africaines à bien cultiver l’artémisia et à bien la prendre médicalement : “La plus grande maladie infectieuse du monde peut être guérie par une plante que tout le monde peut avoir chez soi. Deux sortes d’artémisias soignent le paludisme depuis des siècles […] plus rapidement que les médicaments actuels. Elles n’ont aucun effet secondaire ni aucune toxicité.” Lucile Cornet-Vernet déplore que “80 % du budget de l’OMS [soit] perçu grâce à des firmes ou à des grands consortiums. L’OMS n’est pas indépendante, elle est juge et partie”, affirme-t-elle. Malaria Business, le documentaire réalisé par Bernard Crutzen, va plus loin et montre comment la recherche sur cette plante est délibérément freinée. Un médecin chercheur congolais, Jérôme Munyangi, qui a réalisé une thèse en sur l’artémisia, raconte la réaction de ses supérieurs au moment des résultats de son travail : constatant que les tisanes avaient un meilleur résultat que les médicaments habituels – les CTA (combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine) –, le jury a expliqué au thésard que les firmes pharmaceutiques risquaient de couper leur soutien financier aux chercheurs. Finalement, Jérôme Munyangi a été renvoyé : “On a trouvé qu’il y avait orgueil, on m’a démis de mes fonctions”, raconte-t-il. Une illustration du pouvoir de celui que la BBC a qualifié d’“individu le plus influent en matière de santé dans le monde”.

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le 29 avr. 2025

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Sycorax

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