Le noir de la couverture expose cette facette de l’histoire qui n’est pas étudiée dans les programmes scolaires et qui se retranche dans l’ombre de cette période de la Shoah : les expériences médicales qui ont été infligées aux déportés dans les camps de concentration. De chaque côté du titre, des barbelés inspirent l’oppression des condamnés.
Ces médecins de la mort n’ont pas de faciès : ils sont des hommes, des femmes, ont une famille ou non et n’ont aucunement un physique qui laisserait à penser toutes les horreurs qu’ils ont fait subir.
Michel Cymes nous fait découvrir les expériences médicales qui ont été infligées aux déportés, sans leur accord. Entre les personnages marquants de cette période et leurs essais sur des êtres vivants qu’ils ne considéraient plus comme tels, les lettres de ces derniers et le procès de Nuremberg, un engrenage s’articule liant ces différents éléments.
Il n’est pas nécessaire pour le lecteur d’avoir des connaissances spécifiques sur cette période de l’histoire pour s’y intéresser, cela relève du devoir de mémoire. Expliquer comment les « médecins » ont procédé durant leurs expériences ? Comment ils l’ont fait ? Pourquoi / Dans quel but ? Quelle justice a été rendue ? Car si certaines de ces expériences ont fait avancer la science et la médecine, à quel prix était-ce ?
La documentation est fournie : constituée d’une bibliographie complète et enrichie par un auteur qui est allé sur les lieux. C’est cette même documentation qui amène une ambiance lourde où l’on prend conscience de la souf qui a était infligée à un être humain tout en restant spectateur de l’amusement des bourreaux. Un sentiment de révolte et d’indignation naît en nous, tout en nous ramenant à notre statut de simple de lecteur.