Comme je le disais il y a quelques temps, l'univers de Michel Houellebecq m'était quasiment inconnu, n'ayant jamais ouvert un de ses bouquins. Après m'être penché sur son essai (réussi) concernant Lovecraft, je me tourne logiquement vers son premier roman, "Extension du domaine de la lutte", publié en 1994.
A partir d'un univers professionnel qui lui est familier (il aura bossé un certain nombre d'année dans l'informatique), Houellebecq décrit avec une certaine acuité une société moderne glaciale et désespérément terne, en état avancé de décomposition, où la technologie et le confort ont remplacé toute émotion, toute empathie envers l'autre.
Dans un style aussi mécanique et froid que les formules ergonomiques et séquentielles qui peuplent le quotidien de son héros, l'auteur nous envoie à la face toute la médiocrité humaine, observant jusqu'où la misère affective et sexuelle peut mener l'individu.
Un constat glaçant et déprimant, proche d'un Bret Easton Ellis, qui divisera forcément, les uns y voyant le roman culte de toute une génération quand les autres préfèreront se tirer une balle plutôt que de continuer leur lecture. Même si je dois reconnaître que ce n'est plus franchement ma tasse de thé (à dix-sept ans j'aurais adoré), je continuerais tout de même mon exploration du domaine de Houellebecq.