Enquête fade dans magnifiques paysages
On voit bien quel a été le projet d'Indridason avec ce livre : arrêter les enquêtes classiques liées à la police et plonger dans la vie personnelle de son enquêteur et de son traumatisme infantile. Pourquoi pas... Mais pour moi ça ne e pas.
Bon, déjà, il y a un problème avec l'idée même de traumatisme infantile... Ce gros cliché des séries télévisées qui veut que pour créer un personnage intéressant, il faut qu'il ait subi une épreuve originelle dont il n'a pas pu se relever et qui le hantera tout au long de ses investigations... C'est détestable parce que cela transforme encore plus le roman en un divertissement artificiel et sans âme. Mais ce n'est que mon avis.
Il faut reconnaître que la disparition du frère d'Erlendur est tout de même poignante et que le lecteur ne peut pas ne pas être touché par la détresse de l'homme mûr repensant à son petit frère pris par la tempête...
Néanmoins, ça ne suffit pas à me contenter. Il y a trop de facilités dans ce récit. Le petit frère avait évidemment une petite voiture rouge sur lui le jour où il est allé dans le blizzard. On la retrouvera.
C'est évidemment le héros qui a insisté pour que le gamin vienne aussi. Culpabilité.
Les personnes qui connaissent l'histoire de Mathildur (la morte sur laquelle Erlendur enquête) sont toutes mortes sauf une ou deux qui ont des détails à révéler une fois leur confiance gagnée... Miracle! Erlendur va réussir à faire parler un homme muré dans le silence depuis quarante ans.
Vous l'aurez compris... Trop de facilités nuisent à la crédibilité de l'histoire. Il reste malgré tout une ambiance inquiétante, celle des landes islandaises. Une aura de mystère qui nimbe les gestes dans personnages d'une fine couche de givre, opaque trésor de ces pays du Nord.