Droits des Femmes : caquète, hommages et intersectionnalité

Cette journaliste célèbre pour sa pertinence, son franc-parler et l'audace de ses formules rend hommage aux conquêtes du féminisme, donc en faveur des droits des Femmes. Elle en profite pour mettre en lumière le combat des femmes noires, par sa chère intersectionnalité, ces personnes étant victimes de deux types de discrimination.Ce dictionnaire amoureux est enrichissant par la somme d'informations qui y sont contenues, y compris sur les séries télévisées, dessins animés et le combat des femmes noires. Et cet ouvrage mérite grandement d'être lu à ce titre.Cependant il comprend également un certain nombre d'idées clivantes, comme le sectarisme du féminisme général rejetant le combat des femmes noires, un certain mépris de classe envers les prostituées qu'il faudrait sauver à tout prix, alors que le travail du sexe peut être exercé sans contrainte, la nécessité d'une certaine arrogance, voire d'une certaine violence, au moins verbale. Or l'exploitation de femmes populaires par la prostitution mérite qu'elles soient aidées ; les abus des femmes par l'industrie de la pornographie mérite au moins un encadrement, ne serait-ce que par le respect des comportements prohibés pénalement. Et, sur le plan de la méthode, le respect, le mépris et l'humour ne sont pas absents des actions féministes, bien que marquer les esprits reste nécessaire. Par ailleurs, si les féminicides sont évoqués, le thème ne fait pas l'objet de notice, ni Marie Trintignant. Sinon la radicalité ne me séduit guère : la nuance, l'analyse, l'humour, le sens de la formule n’empêchent pas de se montrer percutant, bien au contraire.Aussi l'idée de la nécessité d'un certain égoïsme des femmes devenant utile pour défendre leurs droits, à l'instar de ce qu'avançait Gisèle Halimi, paraît une idée défendable.Cet ouvrage en apprend beaucoup et fait au moins réfléchir à des thèmes de grande importance, à mon sens.