Déclics et des claques

Non, Véronique Ovaldé n'est pas une romancière, c'est une ciseleuse de diamants. Son dernier joyau en date s'intitule Des vies d'oiseaux, serti dans une écriture aérienne à mi-chemin entre la poésie et le réalisme. Tout commence par une enquête policière qui fait se rencontrer un flic atypique et une vraie fausse bourgeoise. Un déclic et des claques au quotidien morose que vivait cette dernière. La première partie du livre est raconté dans un style songeur et voilé, parfois plus terre à terre, que l'auteure maîtrise à la perfection. Changement d'horizon et de point de vue dans la deuxième moitié du roman. Nous voici en compagnie de Paloma (colombe en espagnol), la fille de la dame décrite plus haut, au tempérament rebelle et depuis peu évanouie dans la nature. Elle aussi a rencontré quelqu'un, du genre voyou séduisant et irrésistible. Un déclic, et elle a pris ses claques pour ne plus revenir dans la maison familiale. Au final, Ovaldé renoue les fils et rapproche la mère et la fille dans un dénouement beau comme un coucher de soleil caribéen (n'en disons pas plus, ce serait gâcher). Ce roman en apesanteur est un hymne à la liberté, cocasse et trivial quand c'est nécessaire, conté avec une légèreté apparente alors que le poids des événements est souvent douloureux (la leucémie d'une jeune fille, la fracture riches/pauvres, la violence des zones déshéritées). Situé dans un pays d'Amérique latine (la Colombie ?), Des vies d'oiseaux confirme, après Ce que je sais de Vera Candida, le talent de Véronique Ovaldé pour décrire un monde flottant et des personnages qui ne le sont pas moins, à ceci près qu'elle réussit à les rendre charnels et capables de changer de cap, droit vers le large des grands sentiments.

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le 27 avr. 2017

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