Kerouac nous emmène une fois de plus en voyage... Mais ici c' est un voyage apocalyptique et destructeur, c'est un élan de l'esprit vers sa propre folie.
Qu'écrire sur Big Sur..? Les mots me viennent moins facilement car c'est un roman qui, même s'il on y retrouve la patte sacrée de l'auteur s'écarte pas mal des sentiers tracés.
Univers opressant, nature fracassante, tout prend la tournure d'une vaste folie dans l'esprit de Ti Jean. Il n'y a plus d'escalade enfiévrée du Matterhorn Peak, il n'y a plus les grandes traversées poussièreuses de l'Amérique...
C'est le jaillissement d'un profond mal-être qui somnolait durant toutes ces épopées.
Et cette abrupte descente aux enfers est mise en écho avec la fureur de l'Océan Pacifique, la forêt cachée dans le brouillard, des falaises éclatées, blessées ou encore un pont vertigineux aux allures de plongeon vers la mort. La nature y a été magnifiquement et dramatiquement mise en scène pour nous sentir pris en tenaille.
J'ai bien aimé Big Sur parce que après avoir lu les autres romans, je sentais que la vaste histoire devait se terminer ou plutôt se poursuivre ainsi. Dans tous les personnages de Kerouac habite une certaine décadence malsaine, un peu camouflée, un peu détournée mais néanmoins bien présente.
Modifiée
le 12 févr. 2013