C'est un court roman dont j'aime bien discuter, d'abord et surtout parce que la dualité de la beauté et de la laideur s'y développe d'une façon percutante : l'apparence des personnages est effectivement miroir de leur âme, la hideur physique du personnage masculin, Épiphane, ne s'accompagnant pas d'une bonté mystique, d'un détachement de soi inouï, d'une pureté enfantine, — un lien que les histoires d'amour établissent généralement pour justifier que tel individu laid puisse prétendre séduire tel individu beau, — mais bien d'une perversité suintante, et la splendeur de l'actrice Ethel éclatant dans sa gentillesse et sa franchise, quand d'autres auteurs l'auraient sûrement entachée, peut-être par jalousie, parce que « la beauté n'est pas aimée ».
L'écriture est par ailleurs réfléchie, dans un excès de style convenant au récit, par moments d'une vulgarité qui m'aurait dérangée si elle ne servait pas à comprendre le monstrueux narrateur qu'est Épiphane, qui se cache derrière de belles paroles quand il e au discours direct. Je m'en vais du reste croire que les deux ou trois derniers paragraphes du livre, d'un style bien différent de celui qui s'exhibe sur toutes les pages précédentes, ne sont pas le résultat d'un manque d'inspiration ou de volonté de la romancière mais bien la transcription de la déchéance d'Épiphane, de son infamie dévoilée complètement en fin d'histoire.