J'ai longtemps hésité avant de lire Adolphe... parce que bon Constant c'est quand même un sale libéral et je n'aime pas les libéraux (je n'aime pas grand monde, j'aime juste ceux qui haïssent l'humanité), cependant Adolphe est la preuve que l'on peut écrire quelqu chose de très beau, de très vrai et qui semble avoir une brillante et insolente simplicité et avoir des idées de merde (enfin je garde mes précautions, je n'ai pas encore vraiment étudié son cas au Constant).
Parce que voilà, je lis ça, mais je me retrouve totalement dans le personnage principal et c'est la seule raison pour laquelle je lis des romans : voir ma propre vie, mes propres pensées, mes propres désirs écrits sur papier bien avant ma naissance... quelque part ça a ce sentiment d'universalité et ça c'est beau.
Forcément lorsqu'on s'identifie au personnage tout est vrai, donc tout est beau, chaque situation est un petit délice parce qu'on est en empathie totale avec le personnage, on comprend ce qu'il fait même si c'est pas forcément très recommandable, ça nous semble logique. Rien que ça c'est merveilleux.
J'ai eu cependant quelques doutes sur la fin, j'avais peur que ça s'éternise que ça se transforme en mélo idiot, mais non, on va dire que ça s'arrête avant, tant mieux. Néanmoins ce n'est pas la fin que j'aurai imaginée, ou que j'aurai aimé, quelque part je la trouve encore trop "facile"... Enfin rien de bien grave vu qu'elle est assez abrupte.
En gros j'ai vraiment pris du plaisir à lire ça parce que c'est vrai et beau. Faut dire que Constant a quand même une belle langue, ça aide encore à l'insolente simplicité apparente de son livre. Parce qu'il ne faut pas se leurrer ce qui fait la beauté du livre, c'est la beauté de la langue française.