Une bouche sans personne est également un bouquin que mon amie ardéchoise m’a prêté au détour d’une conversation lorsque j’étais chez elle le week-end dernier, et que je n’aurais très certainement jamais lu sinon, n’en ayant jamais entendu parler auparavant. Dans ce premier roman, Gilles Marchand, l’auteur, nous emmène dans un bar où, le soir venu, le narrateur a l’habitude de retrouver Sam, Thomas et Lisa, la propriétaire des lieux dont il est secrètement amoureux. Plutôt introverti et taciturne (sauf lorsqu’il s’agit de faire l’éloge de l’Album blanc des Beatles), il va un soir, sans que cela ne soit prémédité, fendre l’armure et se dévoiler pleinement à ses amis.
Dans un style singulier qui n’est pas sans rappeler par moments le Boris Vian de L’Écume des jours, David Marchand construit un récit extravagant où vous croiserez notamment une mouche qui danse le cha-cha-cha avant de s’allumer une cigarette, un récit extravagant, donc, mais foutrement bien troussé. Dans Une bouche sans personne, l’auteur bordelais fait montre d’une imagination débordante et délirante comme je les aime. ez votre chemin si vous avez du mal avec l’absurde, mais si le saugrenu ne vous rebute pas, vous allez er un excellent moment, croyez-moi.
En conclusion, je me suis complètement laissé emporter par ce roman qui utilise l’absurde et l’imaginaire délirant pour mieux révéler le traumatisme douloureux que cache le narrateur. Une réussite.