Un sentiment mitigé

Sombres cités souterraines est un roman qui m'a laissé perplexe. Il y a plein de bonnes idées dedans, un univers assez riche (qui m'a un peu rappelé American gods, toute proportions gardées) et de quoi faire une histoire palpitante.


Or, ce n'a été qu'en partie le cas pour moi. Le livre n'est certes pas raté, mais m'a laissé un sentiment de trop peu et d'une fin un peu trop brusque, surtout comparée à la lente mise en place préalable.


Et donc, après ce long préambule, de quoi est-ce qu'on cause ? Le roman reposant quand même pas mal sur le secret, et les énigmes, je ne vais évidemment pas trop en dire. Toutefois, un peu de mise en contexte. Le récit débute à Oakland, en Californie, autour de l'histoire d'une série de livres jeunesse à succès, la série des Jerémy Jones.


Sorte de Harry Potter des années 60, le héros de la série semble avoir été inspiré par le jeune fils de l'auteure (qui porte le même nom que le personnage de plume). D'aucuns disent même que les récits des romans sont directement issus de l'imagination de son fils, et que si la qualité des ouvrages a baissé après le tome 4, c'est parce que Jérémy avait cessé de raconter ses histoires à sa mère.


Partant de ce constat et de ce léger mystère quant à l'origine de cette série, une jeune journaliste va se lancer dans l'élaboration d'un livre enquête autour de la série des Jérémy Jones et se mettre en quête du vrai Jérémy Jones qui est désormais un homme d'une cinquantaine d'années.


Évidemment, ce qui s'annonçait comme une banale plongée dans le é des protagonistes va se révéler bien plus compliqué que prévu, la frontière entre les récits de Jérémy et la réalité étant finalement plus ténues qu'on aurait pu le croire.


On a en effet à faire à un roman d'urban fantasy, où se mêlent les grands mythes humains à notre bon vieux XXe siècle (le récit semble se dérouler dans les années 90). On croise au fil des pages surtout des avatars de la mythologie égyptienne (comme le laisse deviner l'illustration de couverture), mais aussi un peu de mythe arthurien.


Si l'idée de retrouver les mythes humains (parfois sous forme archétypales, parfois pleinement incarnés) cachés dans les méandres des réseaux de métro du monde entier est plaisante, je l'ai trouvée finalement trop peu exploitée. Le roman souffre clairement à mon goût d'un déséquilibre entre sa mise en place nimbée de mystères, et sa résolution qui balance un peu ses révélations à l'emporte-pièce à la fin. Trop d'éléments sont survolés, peu ou pas expliqué et j'ai été un brin frustré.


Après, comme dit plus haut, je n'ai pas non plus détesté ce roman. Il lui a juste manqué un petit quelque chose pour que j'y trouve mon compte.

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le 11 févr. 2017

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Math_le_maudit

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