Sept histoires qui reviennent de loin par caiuspupus
Lire du Jean-Christope Rufin, c'est avoir l'assurance de voyager sans bouger de son canapé.
Ce recueil de sept nouvelles aborde des situations parfois amusantes, parfois sérieuses ou émouvantes, qui traitent de la fin d'une époque où les protagonistes n'ont pas forcément leur place.
Dans "ion Française", on croise une princesse Kirghize qui découvre la après la chute de l'URSS, et qui connaît une grosse désillusion. Le récit est drôle, intrigant, un peu fou tout en étant crédible, et la chute très amusante.
Dans les Naufragés, on suit l'histoire d'une femme issue d'une famille de colons, qui voit son monde s'écrouler autour d'elle. Ce récit est plus sombre, et évoque un sujet rarement exploité : la lente décadence des grandes familles coloniales qui se sentent chez elles mais qui perdent leur légitimité peu à peu au profit des personnes qui ont été à leur service.
Dans Refuges Del'piero, on écoute l'histoire tragi-comique d'un homme qui renoue avec l'alpinisme et amène toute sa famille dans un périple homérique. La chute est un peu attendue, mais l'histoire se lit d'une traite, et on sourit beaucoup devant le récit très imagé de ce retraité aigri en qui on peut facilement reconnaître des personnes de notre propre entourage.
Dans Nuit de garde, on e la nuit avec un jeune médecin qui doit constater un décès. La scène où il auscule l'homme est très amusante.
Dans "Les fiancés de Lourenço Marquès", on embarque pour le Mozambique. Cette nouvelle est d'une poésie rare et délicate, l'histoire d'une retrouvaille et d'un nouveau départ.
Dans Garde Robe, on constate avec un employé des Nations Unies, que la situation au Sri Lanka est abominable et que l'histoire ne cesse de se répéter.
Et on finit par un voyage insolite dans un train corail, et un dialogue savoureux entre deux agers qui vont connaître une histoire que l'on ne peut oublier.
J-C Rufin a le talent indéniable de nous emmener dans son univers, et de nous régaler par son style et son érudition.