10 décembre 1946, Stockholm. Au soir de sa vie, Otto Hahn, un éminent chimiste, s'apprête à recevoir le prix Nobel de chimie pour sa découverte de la fission nucléaire. Sa femme Édith l'attend dans la pièce à côté. Mais voilà que son ancienne collègue et amie, qu'il n'a pas vue depuis 8 ans, Lise Meitner, déboule dans sa suite pour lui demander des comptes. Ils évoquent leurs souvenirs alors qu'ils travaillaient ensemble dans un laboratoire sous une Allemagne devenue nazie. En effet, elle a dû quitter Berlin en 1938 car en tant que femme juive, elle n'était plus autorisée à exercer son métier de physicienne aux côtés de Otto... Dans un huis clos savamment orchestré, deux visions du monde et de la vérité s'affrontent sans pitié, aussi légitimes l'une que l'autre, et le narrateur, omniscient à l'occasion, se garde bien de verser dans le manichéisme. Un point de vue de femme qui a vu sa position de chercheuse déligitimée en raison de son sexe et de sa religion s'oppose à celui d'un homme qui sous couvert de protéger son amie, se serait arrogé tous les mérites scientifiques... Mais ne vous fiez pas aux apparences : au moment où l'on croit comprendre ce qui s'est vraiment é, la vapeur s'inverse et l'on ne sait plus que/qui croire ! Mises à part quelques phrases ou répliques un peu convenues, les arguments sont inparables et laissent le lecteur devant une grande perplexité : pourquoi Lise est-elle si amère ? Pour quelle raison est-elle vraiment partie, elle qui était à 2 doigts de faire une découverte scientifique capitale ? Pourquoi Otto la laisse-t-il injustement dans l'ombre sans reconnaître son mérite ? Que craint-il ? Vous le saurez si vous lisez ce livre...