Un Bordage mineur, mais sympa. Quoi de dire de mieux ? Roman très court, de 220 pages, et très simple dans sa construction : c'est une course poursuite dans Paris, qui s'achève sur les côtes du Nord. Haletant, beaucoup de rythme et pas mal de baston. Roman relativement récent de l'auteur, qui n'y invente pas un univers comme dans ses sagas cultes, mais qui n'a pas pour autant perdu son talent de conteur.
Son humanisme non plus, il ne l'a pas perdu. La preuve en est que les personnages principaux du roman sont un clandestin déserteur de l'armée afghane, une fillette rom et une gothique qui propose des exhibitions macabres au Père Lachaise sur la tombe de Jim Morrison. Du bien politiquement incorrect dans la d'aujourd'hui quoi et Bordage, pourtant, leur donne une vraie humanité. Le grand méchant est pour sa part un politicien prometteur de centre-droit (sic), qui possède de redoutables accointances.
Voilà, c'est tout simple, avec juste un soupçon de magie rom. Malgré cela, plus un thriller que du fantastique. Dans son périple, le trio suscité croisera quantité de français ordinaires, certains étant de parfaits salauds, d'autres juste de braves gens. Juste la d'aujourd'hui quoi, comme celle de 1940. Voilà, c'est tout et ça se finit avec une très belle fin :
"Des éclairs déchirent l'obscurité et s'échouent dans la cale, éclairant les visages de ses compagnons de clandestinité, Afghans, Africains, Albanais...
Ils ne parlent pas.
Les ombres et les douleurs sont muettes. Ils n'ont plus de pays, plus de famille ni de nom, ils se demandent seulement si ils existent."
Allez, là je suis chaud, je monte sa note à 8.