J'ai rien contre les écrivains réactionnaires, mais quand cela produit de l'aussi mauvaise littérature, c'est franchement désagréable.
Tout est prétexte pour Benoit Duteurtre à dénigrer cette époque qu'il déteste, tout y e, les dérives d'internet, le politiquement correct, le féminisme, les centres commerciaux, les bobos, les mots tirés de l'anglais, les deux-roues. Ses personnages ne s'expriment que pour se positionner soit dans le camp des progressistes ahuris, soit dans celui du vertueux narrateur qui regrette sa belle d'antan, avec ses vieux trains et ses wagons restaurants dans lesquels les serveurs se déplaçaient pour apporter sa blanquette directement sur sa table.
Tout cela est écrit dans un style qui semble s'inspirer de Houellebecq, mais sans jamais en atteindre l'humour, l'acuité, la profondeur. Dommage car le point de départ avait du potentiel (un mec arrive au paradis et se rend compte que l'istration de l'au-delà obéit aux mêmes règles que celle de la société terrestre : files d'attente, procédures, système informatique, paperasse, etc.) Sur le même thème, il vaut mieux lire Juste Ciel, d'Eric Chevillard, beaucoup plus marrant et beaucoup moins aigre.