Quand la dystopie flirte avec le vaudeville (et s’emmêle un peu les pinceaux)

Si tu pensais que Margaret Atwood ne pouvait pas écrire autre chose que des dystopies glaçantes et ultra-maîtrisées, C’est le cœur qui lâche en dernier est là pour te prouver qu’elle peut aussi mélanger satire sociale, comédie noire et grand n’importe quoi… avec plus ou moins de succès.


L’histoire ? Stan et Charmaine, un couple en galère totale, accepte d’intégrer le projet Positron, une ville expérimentale où chacun alterne entre un mois en prison et un mois dans une maison confortable. Tout semble bien huilé, sauf que… (spoiler alert) ça ne l’est pas. Complots, clones, manipulations et pulsions incontrôlables viennent rapidement transformer ce rêve en cauchemar bien perché.


Le gros point fort ? C’est barré. Margaret Atwood n’a peur de rien et nous balance une histoire où le drame dystopique croise la farce absurde. Le ton oscille entre satire sociale mordante et intrigue loufoque, avec des personnages qui sombrent dans des situations de plus en plus improbables.


Le hic ? Ça part dans tous les sens. Le début est hyper accrocheur, la critique du capitalisme et du contrôle social fonctionne bien, mais plus on avance, plus ça vire au grand délire qui perd en cohérence. On e de la réflexion sociale à des péripéties presque cartoonesques, et certains ages donnent l’impression qu’Atwood s’amuse plus que son lecteur.


Bref, C’est le cœur qui lâche en dernier, c’est une dystopie qui commence fort, qui intrigue, qui amuse… mais qui finit par se noyer dans son propre délire. À lire si tu aimes les romans qui ne se prennent pas (trop) au sérieux et que tu es prêt à accepter une touche d’absurde dans ton désespoir dystopique.

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le 27 févr. 2025

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CinephageAiguise

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