Alexandre Courban présente avec Rue de l’Espérance, 1935, un roman policier dont le mérite est d’implanter son intrigue dans le milieu ouvrier et son journal, L’Humanité, au moment du début de la seconde guerre Italo-éthiopienne, ou campagne d’Abyssinie, après que l’Italie fasciste de Mussolini est rompu son accord avec La Société des Nations. De plus, l’essor de l’aéronautique amène une autre façon de voir le monde.
Un homme est découvert mort, poignardé dans la voiture, première classe, du métro à la station Campo Fornio, le matin du 9 décembre 1934. Il s’appelait André Lejeune, né le 14 juillet 1900 à Paris. Il était dessinateur industriel à la Société des moteurs Gnome et Rhône, travaillant pour l’aéronautique de guerre. ionné aussi d’aviation, il consacre son temps libre à la construction de modèles réduits, biplan ou monoplan.
Deux enquêteurs déjà présents dans le précédent tome vont chercher chacun à son rythme à résoudre ce crime. Luc Bornec, commissaire d’arrondissement du quartier de la gare, n’a que son métier pour le tenir debout, depuis le décès de sa femme. Gabriel Funel est journaliste au journal communiste, L’Humanité. Il est responsable de sa rubrique sociale. Un duo de choc qui poursuit chacun de son côté une enquête absolument complexe à démêler.
Il faut ajouter un nouveau personnage. Camille Dubois, une jeune femme, ouvrière des sucreries il y a encore moins d’un an. Elle est, maintenant, employée au service des abonnements du journal L’Humanité. Secrètement attirée par Gabriel, ce si grand journaliste, son rêve est de devenir un jour reporter photographe, avec son appareil qui ne la quitte jamais.
Seulement, si Rue de l’Espérance, 1935 est un roman policier avec son intrigue et ses différentes pistes s’ajoute aussi une dimension historique qui révèle un monde en pleine mutation, celui des luttes ouvrières.
Et là, réside, le principal attrait de cette série, puisque le premier volume, age de l’avenir 1934, avait aussi l’ambition de raconter les oubliés de l’histoire dans leur quotidien.
Sa thèse en mains sur le journal l’humanité de 1904 à 1939, Alexandre Courban est élu Conseiller d’arrondissement dans le 13ème de Paris en plus de son travail de programmateur culturel.
Aussi Rue de l’espérance, 1935 raconte, par de multiples détails, ce quotidien de luttes, mais aussi de difficultés rencontrées par les ouvriers parisiens. Quelques maladresses, dues plus au souci historique de respect de la complexité du moment, ralentissent l’intrigue.
Néanmoins, et sans dévoiler, l’enquête va aborder la montée du fascisme, notamment en Italie, et son retentissement en et relier le crime du métro à d’autres morts suspicieuses. En implantant ces intrigues dans l’histoire du Front Populaire, Alexandre Courban immerge ses lecteurs dans l’histoire de du côté de ceux dont on ne parle jamais, grande histoire et petites histoires mêlées !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2025/03/21/alexandre-courban-rue-de-lesperance-1935/