Until Then
7.6
Until Then

Jeu de Maximum Entertainment (2024PC)

Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare

Until Then est un jeu narratif sur fond de vie étudiante... non attends, il n'y avait pas une touche de fantastique aussi ? ou alors je confonds... je me revois traverser cette ville, prendre le métro, aller en cours, voir ma bande de potes et rencontrer cette fille. Et la vie a suivi son cours. Mais alors pourquoi ai-je cette impression de déjà-vu ? Comme si je connaissais déjà cette histoire... et pourtant elle semble m'échapper à chaque clic de ma souris. Mais je persévère, car malgré ces boucles, et si l'expérience valait la peine d'être (re)vécue ?


Until Then, c'est d'abord et surtout une ode à l'adolescence, à travers leurs espoirs et leurs déboires. On y suit Mark, un jeune en quête de sens, enfermé dans une routine rassurante, qui va au fil du jeu sortir de son cocon pour affronter la dure réalité de la vie. Et c'est là que le jeu brille ; il parvient à donner corps à ses conflits intérieurs à travers des interactions entre personnages d’une rare justesse. On oscille entre cynisme et indécision, entre tendresse et rage. Les émotions s'entrechoquent comme des particules entre elles. Et on finit par s'y retrouver soi-même, que ce soit dans ces amitiés que l'on pense éternelles, ou dans cet amour innocent et maladroit. Il y a un vrai soin porté à l’écriture des dialogues pour faire ressentir ce pont entre la fin de l'enfance et les incertitudes face à leurs futures responsabilités d'adulte. Aussi, le jeu contient la meilleure amitié fille/garçon que j'ai pu voir dans un média, pleine de douceur et de taquineries complices. Il offre des relations mémorables car elles résonnent avec ce que c’est d’être humain.

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❤ Le jeu charme donc par son écriture mais également par son identité visuelle. Le pixel art est certes joli, mais ne se contente pas d'être un simple style visuel et va sublimer chaque scène dans de constantes idées de mise en scène ; changements de cadrage, jeux d'échelle, variations de style... ou même un simple plan fixe pour laisser le temps à une émotion de naître sur le visage d'un personnage. Le décors, lui aussi, évolue avec son récit tout en reflétant subtilement l'état d'esprit du personnage principal.

❤ A première vue, on croit avoir affaire à un simple slice of life poétique et touchant, où l'on suit le protagoniste dans son quotidien jusqu'à achever son objectif de vie. Mais soudain, la narration vacille, et c'est au moment où l'on pensait en atteindre le bout qu'elle commence réellement. Sans trop en dévoiler, le jeu est construit sur une certaine mécanique scénaristique qui saura surprendre, en tout cas, je me suis faite avoir. Comme un adolescent face à un avenir flou, on est emporté dans une spirale de questions et de souvenirs confus. Et d'un coup, la tension monte, les enjeux se font plus forts et on lutte pour parvenir enfin à cette fin si attendue, non sans nous laisser de marbre.


+/- Si Until Then regorge de bonnes idées, son rythme s'avère plutôt ambivalent. Il est à la fois sa force mais aussi sa faiblesse. D'un côté, le jeu prend le temps necessaire pour faire vivre une scène ; des regards qui s'attardent, des silences éloquents, des sms effacés avant d'être réécrits... on laisse de la place aux émotions, ce qui sert à merveille l'intimité du récit et nous plonge complètement dans les états d'âme des personnages. Mais en progressant, certaines scènes deviennent répétitives sans faire avancer davantage l'intrigue et viennent alourdir sa cadence. L'effet contemplatif auparavant chargé de sens devient alors plus frustrant, voir lassant.

+/- Pour nuancer son gameplay narratif, le jeu intègre une gamme de mini-jeux divers et souvent amusants, allant du jeu de rythme à des phases plus axées sur la dextérité. Mais bien qu'ils apportent une touche de diversité bienvenue pendant la partie, leur prise en main est souvent laborieuse, en partie à cause de l'absence d'un tutoriel clair ou de contrôles plutôt hasardeux.

+/- Deux thèmes musicaux se démarquent et restent en tête ; une musique classique de Grieg qui revient à plusieurs moments clefs et un thème original poignant. Mais en dehors de ces mélodies, le reste de la bande sonore reste trop discrète et manque parfois de soutenir l'émotion de certaines scènes. A cela s'ajoute également une ambiance sonore assez déséquilibrée, avec des bruitages qui deviennent parfois envahissants à mon goût.


✖ Si j'ai adhéré en partie au rythme contemplatif du jeu, j'ai trouvé les déplacements du personnage beaucoup trop lents à la longue et certaines actions s'étendent inutilement. Cette lenteur de mouvement assumée m'a semblé assez poussive sur la durée.

✖ Il n'y a pas vraiment de rejouabilité au vu de sa narration très linéaire. En effet, mis à part quelques choix de dialogues sans conséquence aucune sur le scénario, le joueur se retrouve plus spectateur n'ayant au final pas de grande influence sur le déroulé de l'histoire. J'aurais apprécié, peut être, que certaines scènes dépendent de nos décisions dans les interactions, ne serait-ce pour rendre l'expérience un peu plus personnelle.

✖ La compatibilité avec la manette est maladroite. Elle manque de fluidité et m'a souvent obligée à échanger avec la souris pour effectuer certaines actions. Un détail technique qui empêche un peu de profiter du jeu confortablement depuis son canapé x)


Until Then, je l'ai bien vécu, encore et encore. Et il m'a touchée, encore et encore. Mais tout comme la vie, il est imparfait. Parfois imprévisible, parfois ennuyant. Linéaire. On aimerait revivre l'expérience à nouveau, tout comme Mark ressassant ses souvenirs et les pans de sa vie. Mais il faut aller de l'avant, et laisser certaines choses derrière soi, les bonnes comme les mauvaises.


Car le monde continue de tourner.

7
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Créée

le 21 avr. 2025

Critique lue 25 fois

1 j'aime

Miyakuli

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