Tunic est un jeu d’action-aventure atypique, qui se démarque par des qualités certaines. Vue isométrique, level-design ingénieux, belle ambiance visuelle et sonore, de nombreux mystères à explorer, quelques clins d’œil à des grands ténors du jeu vidéo tout en ayant son identité propre. Sans oublier une narration intelligente, sans aucun dialogue ou presque, assez cryptique… mais parfois jusqu’à l’absurde.
Dans Tunic pour progresser il faut en effet récupérer des pages de manuel (superbement illustré) pour le reconstituer, mieux comprendre l’univers et les commandes de base. Le problème vient du fait qu’on récupère les pages parfois (trop) tardivement par rapport à l’indice obtenu, bloquant parfois inutilement le joueur, et ce d’autant plus que les pages sont rédigées pour grande partie dans un langage runique incompréhensible, avec heureusement quelques mots en français. Insuffisamment pour tout comprendre sereinement. Il m’a fallu à quelques reprises solliciter l’aide du net pour comprendre comment avancer ou réaliser des actions pourtant simplissimes une fois que l’on a appris leur existence. Rien de rédhibitoire, mais cela m’a suffisamment agacé pour être mentionné.
Je reproche également au jeu une maniabilité assez poussive, avec un Tunic lent à se déplacer, lent à parer. La vue isométrique n’est également pas exempte de défaut et il est parfois malaisé de repérer des débuts de chemin ou d’escalier. Enfin, autre point qui pose question, c’est la difficulté du titre avec des pics de difficulté parfois gigantesques. Si l’exploration et le commun des ennemis propose un challenge agréable sans s’arracher les cheveux, il en est bien autrement des boss qui bien souvent vous one shot sans état d’âme, deux quand ils sont de bonne humeur. Mention spéciale également à la dernière partie du jeu où votre vie se réduit comme peau de chagrin, vous mettant à la merci du moindre souffle de vent ou d’une pichenette du premier malotru venu. Merci tout de même aux créateurs pour l’existence d’un mode de jeu plus accessible, sans quoi je n’aurais pas eu le courage d’aller au bout de l’aventure.
Il n’en demeure pas moins que Tunic demeure une belle expérience, marquante par certains aspects, mais qui n’est pas sans susciter un certain nombre de crispations.