Oracle of Ages coche les cases d'un Zelda réussi : une carte à deux faces é/présent bien articulées, des donjons nombreux, des objets originaux, des zones variées interconnectées. Seulement, la sauce ne prend que par moments, faute à des lourdeurs et à manque d'imagination.
Le scénario, qui n'est généralement pas un problème s'il est en retrait dans un Zelda, est plat, sans originalité et o des allures de mauvais dessin animé. Les personnages sont pour certains repris d'OOT, ce qui ne permet pas à ce Zelda de forger son identité, d'autant plus que ceux propres au jeu sont pour la plupart sans relief (Veran, arbre Bojo etc.) voire grotesque (Ralph).
Les donjons ont beau être nombreux et de difficulté progressive, ils sont oubliés aussitôt leur essence récupérée. Pour ma part je ne retiens que les deux derniers :
Jabu Jabu est un n-ième temple de l'eau construit sur plusieurs étages et dont la mécanique centrale est un système d'irrigation alimenté par la sueur des allers retours de Link. L'objet du temple est le super grapin et ça commence à faire beaucoup d'éléments repris d'OOT.
Le dernier temple, la tombe ancienne, est une réussite. On ne s'y perd pas et le donjon a son identité : quelques ennemis spécifiques et un système de tablettes occultes à récupérer pour ouvrir une porte en forme de grimoire. Rien d'exceptionnel mais assez pour qu'en s'en souvienne.
Ces différents donjons sont reliés les uns à aux autres par des phases de découvertes de villages et de résolutions de problèmes. Ces ages sont parfois plaisants : on se rappelle de la cité symétrie qui introduit la seconde mécanique temporelle, et bien évidemment de l'île des Tokai, qui est la plus grande réussite de ce jeu. Une idée originale : Link doit récupérer ses objets un à un ; un cadre propice - l'île- qui empêche de faire trop d'aller retours et restreint le domaine de recherche ; des npc originaux et mémorables voire attachants : les tokai ; une musique originale hypnotique.
La plupart des autres inter-donjons sont en revanche oubliables voire pour certains pénibles et peu naturels à parcourir, surtout quand les allers retours temporels s'en mêlent. On pense à la phase chez les gorons qui est atroce - mention spéciale à la danse - ainsi qu'à la zone des Zora et son labyrinthe aquatique.
Coté gameplay, le jeu a plutôt bien vieillit, ça va vite, le seul soucis étant l'épée considérée comme un objet à assigner à une touche.
Les musiques, mis à part celle des Tokai ne sont pas mémorables.
En somme, Oracle of Ages est un Zelda avec cohérent et bien réalisé, mais qui à vouloir trop cocher les cases du Zelda classique, ne réussit pas à se démarquer ni à créer son atmosphère propre, sauf par endroits épars.