En 25 ans, peu de jeux ont réussi à rivaliser avec Majora’s Mask. Même aujourd’hui, il reste pour moi un sommet du jeu vidéo. Tout comme son prédécesseur, Ocarina of Time, il fait partie de ces rares œuvres qui ont marqué à jamais l’histoire du médium. Mais là où Ocarina était une aventure héroïque, lumineuse et épique, Majora’s Mask prend un virage radical, plus sombre, plus introspectif, presque mélancolique.
Pour moi, ce jeu est un sans-faute du début à la fin. Son gameplay est à la fois simple d’accès et incroyablement riche grâce au système des masques, qui apportent chacun des mécaniques différentes. Le monde de Termina est dense, vivant, et surtout profondément étrange — à la fois familier et dérangeant. Chaque personnage a son emploi du temps, ses habitudes, ses drames. (On est en 2000 je rappelle) On a rarement vu un monde aussi bien rythmé, et aussi cohérent dans ses mécaniques de temporalité depuis.
Mais ce qui rend Majora’s Mask si spécial, c’est son ambiance. Une atmosphère lourde, teintée d’angoisse, presque apocalyptique. Le jeu aborde des thèmes rares pour un titre Nintendo : le deuil, le age du temps, la solitude, l’oubli, le poids des regrets. Chaque masque qu’on récupère est souvent le fruit d’un drame personnel, d’un sacrifice ou d’une perte. Ce n’est pas juste un jeu d’aventure : c’est un jeu qui parle à l’âme.
Et que dire de sa bande-son ? Elle est tout simplement iconique. Envoûtante, étrange, parfois oppressante, elle colle parfaitement à l’univers. Les musiques restent gravées en mémoire, tout comme l’image de cette lune terrifiante qui se rapproche inexorablement du sol.
Mais au-delà de tous ces aspects techniques ou artistiques, il y a quelque chose d’indescriptible dans Majora’s Mask. Une sorte de magie noire, de mystère profond, un ingrédient secret qui échappe à l’analyse rationnelle. C’est ce "je-ne-sais-quoi" qui en fait, selon moi, l’un des jeux les plus marquants de tous les temps. Et le meilleur Zelda.