Star Wars Jedi: Survivor m’a embarqué dans un voyage galactique qui, malgré pas mal d’imperfections, a su me captiver. Ce n’est pas tant mon amour de l’univers Star Wars qui m’a accroché – je l’apprécie sans être un fan inconditionnel – mais plutôt les décors somptueux, le gameplay nerveux et l’exploration vraiment gratifiante. Dommage que l’ensemble soit freiné par une histoire bancale, quelques bugs gênants et un vrai manque de moments forts.
Dès les premières heures, les environnements m’en ont mis plein les yeux. Koboh, avec ses grandes plaines verdoyantes, et Jedha, plus aride et minérale, proposent des panoramas impressionnants. Entre les canyons lumineux, les falaises abruptes et les ruines bourrées de détails, chaque lieu donne envie de s’arrêter, de lever la tête et de prendre son temps. Même sans être fan de la licence, j’ai trouvé ces décors inspirants, presque contemplatifs, et c’est clairement ce qui m’a le plus marqué visuellement.
Côté gameplay, il y a un vrai gap depuis Fallen Order. Le système de combat est bien plus varié, avec cinq postures différentes – sabre simple, double, garde croisée, blaster, etc. – qui permettent d’adapter son style selon les ennemis. La mobilité de Cal a aussi été revue à la hausse, avec le dash notamment. On sent qu’on incarne un Jedi plus expérimenté, plus fluide. Et ça se ressent dans les affrontements : au début, j’étais un peu paumé, mais en prenant le temps de tester les postures et de jouer avec les déplacements, j’ai fini par prendre vraiment du plaisir à maîtriser les combats. Il y a un vrai sentiment de progression, à la fois pour le perso et pour le joueur.
L’exploration est aussi un des gros points forts du jeu. Le côté metroidvania est bien maîtrisé : chaque recoin a un coffre, une amélioration, un secret. On a toujours une bonne raison de revenir sur ses pas. Résoudre des puzzles, grimper un pan de falaise ou dénicher un collectible bien planqué donne ce petit frisson de satisfaction qu’on attend d’un jeu d’aventure bien ficelé. Contrairement au premier opus, ici les zones sont plus ouvertes, plus vivantes, et ça rend la découverte beaucoup plus agréable.
Le saloon de Koboh m’a aussi agréablement surpris. Il sert de base centrale, mais il y a un petit côté "chez soi" : on y recrute des persos, on plante des graines, on remplit un aquarium, on joue à un mini-jeu… Rien de révolutionnaire, mais c’est bien intégré et ça donne un peu de chaleur à l’ensemble, un endroit où on revient avec plaisir entre deux missions.
Côté ambiance sonore, le jeu envoie du lourd. Les musiques orchestrales alternent entre des clins d’œil à la saga et des morceaux plus originaux. Elles accompagnent bien les combats et les moments d’émotion. Les bruitages d’ambiance (le vent dans les ruines, les échos dans les cavernes…) contribuent énormément à l’immersion. Même sans être un puriste de Star Wars, j’ai trouvé la direction audio franchement réussie.
Mais tout n’est pas rose. Niveau technique, c’est parfois le bazar. J’ai eu pas mal de baisses de framerate, des textures qui ne se chargent pas, des collisions bizarres… Ce genre de trucs qui casse l’immersion en plein milieu d’une scène ou d’un combat clé. Pour un jeu de cette ampleur, c’est franchement dommage.
Le scénario, lui, commence bien mais s’essouffle. Cal Kestis reste un héros attachant, plus humain que jamais, et ses relations avec les autres persos sont bien écrites. Mais le récit part dans trop de directions, sans vraiment aller au bout. Il manque ce petit quelque chose pour rendre l’histoire inoubliable. Et surtout, il manque des scènes épiques. Dans un jeu Star Wars, on s’attend à des moments grandioses, à des séquences qui font vibrer. Là, elles sont trop rares, et ça laisse un goût d’inachevé.
Même constat pour les boss : peu nombreux, rarement marquants. Il y en a quelques-uns qui sortent un peu du lot, mais aucun ne m’a vraiment scotché par son design ou sa mise en scène. Et dans certains combats, surtout quand l’écran est saturé d’ennemis, ça devient vite chaotique. La lisibilité en prend un coup, les esquives ne ent plus, les parades tombent à côté… Le système de combat montre alors ses limites, et ça peut devenir frustrant.
Et puis il y a cette question du côté obscur. Le jeu joue un peu avec l’idée d’un Cal en proie à des doutes, mais ça ne va jamais très loin. Pas de vrais choix, pas de pouvoirs sombres à tester… C’est une belle occasion manquée, surtout quand on sent que le personnage aurait pu aller dans une direction plus nuancée, plus intéressante.
Jedi: Survivor m’a offert une aventure que j’ai globalement appréciée : belle à regarder, agréable à explorer, avec un gameplay plus abouti que dans le premier volet. Il y a de très bons moments, une bande-son soignée, et un Cal Kestis qu’on prend plaisir à suivre. Mais entre ses bugs, une histoire un peu molle, des combats parfois brouillons et une absence de scènes vraiment marquantes, le jeu ne va pas au bout de son potentiel. Je le recommande quand même aux amateurs de l’univers et aux curieux, à condition de ne pas en attendre un chef-d'œuvre.