On peut résumer Ryse : Son of Rome en une phrase : c'est joli mais tellement chiant.
Conçu comme une vitrine des capacités de la Xbox One, le jeu fait encore bien son taf aujourd'hui, et graphiquement, c'est très agréable. Jolies reconstitutions, jolis décors, très sympa à voir. D'ailleurs, les dévs ont inclus des objets à collectionner, sans doute pour relancer la durée de jeu (ou juste parce que ça permet de meubler) : mention à ces innocents boucliers, qui, lorsqu'on clique dessus, deviennent une "vue" et débloquent un joli artwork. Mouais.
Pour le reste, le scénario est insipide et prévisible. Si le jeu ne se finissait pas en 10h, il y aurait eu moyen de développer cette histoire et ces personnages pour les rendre attachants et avec ce canevas de base, on aurait obtenu quelque chose de classique mais bien fait, tout à fait potable. Mais voilà, en 10h retraçant des années de vie, tout est esquissé, et fatalement bâclé. Boudica et Marius auraient pu avoir une relation antagoniste beaucoup plus intéressante, c'est raté, circulez, y a rien à voir.
Et le gameplay, grands dieux ... Voulant d'après ce que j'ai compris faciliter le jeu pour les joueurs novices, les dévs ont eu l'excellente idée de mettre des QTE partout, tout le temps. On enchaîne deux trois coups dans un système de combat classique et peu audacieux mais somme toute efficace quand soudain, bim ! L'option du finish en QTE se débloque. Elle rapporte bien plus d'XP et finit plus vite le combat, donc on appuie sur la touche. Et là, bim, l'ennemi clignote en bleu ou jaune selon qu'il faut appuyer sur X ou Y, bref, c'est du pur QTE comme on ne devrait plus en faire dans le jeu vidéo depuis dix ans. Sinon, on e le jeu à buter plein de monde, la plupart du temps c'est chiant et il y a très peu d'ennemis au fonctionnement différent. De temps en temps, on s'amuse un peu à varier les plaisirs, à la baliste, au javelot, en contrôlant un détachement de soldats ; globalement, ça reste plus que basique. Les niveaux sont linéaires, de vrais couloirs qui ne permettent pas de profiter de la vue qui demeure donc ce qu'elle est : une vitrine intouchable qu'on ne visite pas.
On ne s'ennuie pas pour autant totalement dans Ryse. Ça se laisse jouer et ça défoule sans prise de tête - ni difficulté, le jeu étant assez facile. Mais pfiou, on le repose dix heures après et on n'a rien retenu. L'histoire insipide ne laisse aucun suspense et ne pousse pas à s'intéresser au héros et la partie la plus ionnante pour moi résidait dans les BD qu'on pouvait débloquer en fouillant les zones, c'est dire ! Il y a un mode multi qui ne revêt guère plus d'intérêt, mais peut vous défouler si besoin.
Avec de tels moyens investis dans les graphismes, on aurait pu espérer tellement mieux. C'est vide, c'est basique, sans originalité, sans challenge et sans suspense. Honnêtement, ils ont même financé une web-série pour promouvoir le jeu ! Financer plus de game designers aurait pu être une idée. L'idée de quitter le réalisme historique pour prendre le meilleur de l'histoire romaine - Néron, la révolte de Boudica, les assauts barbares du Ve siècle - était prometteuse, on se retrouve avec une jolie peau sans squelette ni nerfs. Bof bof.