Monster Hunter Wilds
7.7
Monster Hunter Wilds

Jeu de Capcom (2025PlayStation 5)

Plus de protéines (et de brainrot)

Mon avis sur le nouvel opus de l’une des plus sempiternelles sagas de Capcom (plus de 20 ans déjà) n’a que peu d’importance. Il a beau sembler avoir été designé pour se soumettre aux standards et pour plaire aux joueurs occasionnels de 2025, il est bien plus pertinent pour vous pauvre lecteur d’employer les minutes de lecture de ce texte pour plutôt vous pencher sur celui d’un joueur chevronné de la saga, qui saura vous conseiller sur quel est son opus le plus pertinent (je rappelle que tout ce que j’écris sur ce site à surtout la vocation à me servir de pense-bête pour pallier ma mémoire qui se dégrade de jours en jours à cause de mon temps d’écran abusé qui me grille littéralement les neurones). Je ne peux relayer qu’ici un cocktail de mes ressentis personnels de joueur pour qui c’est le premier Monster Hunter, et les échanges que j’ai eu avec mes camarades de chasse qui eux étaient bien plus aguerris (et avait donc déjà une sacrée quantité de sang et l’éradication de plusieurs espèces sur la conscience [mais aussi de bons conseils sur commencer bien utiliser son marteau pour fracasser le crâne d’un singe endormi et faire de belles tenues avec ses entrailles]).


Ce qui fait que je vous déconseille de lire l’avis d’un nouveau joueur, c’est qu’en arrivant sur une série comme Monster Hunter, on a l’impression de débarquer en plein milieu de One Piece, à l’épisode 20 de votre série préférée ou après la plat de résistance lors d’un repas de famille.* Choisissez une métaphore au choix parmi les trois.

L’héritage de la saga est absolument gigantesque, tentaculaire et multiple, et si vous n’êtes pas accompagné au pire d’un bon guide sur internet, au mieux de quelques camarades de chasse en coopération en ligne (crossplay, bon à saluer car c’est une direction essentielle à prendre pour l’accessibilité du jeu vidéo en 2025), vous serez largué sous la masse de pré-requis à l’entrée.


La partie positive de cet héritage étant la richesse et la variété des systèmes de jeu : une douzaine d’armes s’offre à vous, assez radicalement différentes, switchables à tout instant et vous pourrez faire le choix entre vous centrer et vous spécialiser sur celle qui conviendra le mieux à votre MBTI ou vous la jouer pro player et adapter votre choix à chaque monstre à affronter. Votre personnage est personnalisable à outrance avec des armures elles aussi pleines de personnalité (celle du monstre innocent que vous venez de massacrer), et pas mal d’objets et d’effets sont à assimiler pour avoir une maîtrise totale du système de jeu (barils explosifs, pièges électriques pour les 10% que j’ai réussi en tant que newbie qui a compris quel bouton presser pour y accéder après 20 bonnes heures de jeu).


Le point faisant la renommée de la série étant que le titre l’indique, ses monstres aux designs enchanteurs. Leur comportement fait très animal et naturel grâce à des animations, routines de déplacement et décision de fuite ou d'agressivité ciselée au cutter de barbier par les meilleurs artisans de chez Capcom. En parallèle ils comportent des éléments très surprenants ou fantastiques comme des cris qui comportent des sons jamais entendus dans la moindre forme de réalité, des attaques cosmiques comme des flash de lumière ou des toupies supersoniques, ou bien simplement ils sont pûrement malicieux et démoniaques comme le Wu Xu.


Ça me faisait rire de voir que mes amis connaissaient par coeur le nom de pas mal de monstres de la série comme des gros nerd… Mais en fait c’est là la preuve du tour de force de Capcom, ils sont parvenus à créer un écosystème tellement immersif et crédible que naturellement on finit par retenir le nom de ces bestioles comme si c’était de nouveaux animaux qu’on nous montrait dans la vraie vie. Je me rappellerai toute ma vie du Congalala qui me pète au visage, du Chatacabra qui me claque des body-slam de catcheur ou de mon fou-rire en découvrant le Blangonga “le singe qui a honte d’être blanc”.


Et pourtant en entendant le discours de mes amis acharnés- euh je veux dire experts de la saga je sens bien que cette version remise au goût du jour de cette formule de chasse comporte de gros écueils. Ce qu’on a gagné en accessibilité, donc en facilitation dans la courbe de progression pour diminuer toujours plus la barrière à l’entrée pour le nouvel arrivant, on l’a perdu en iconisation, en épique et donc au final en mémorabilité de ces fameux moments de jeu parfois difficile et imbuvables. Effectivement, quand j’ai fait mon premier essai de la série il y a quelques années sur Monster Hunter World et que je me suis tapé directement une traque exténuante de 35 minutes sur un raptor microscopique qui ne faisait que s’enfuir face au pressing de mes double-lames, j’ai transpiré comme un énorme porc et j’ai ragequit en me disant que si mes premières chasses ressemblaient directement à ça je n’aurais jamais la patience pour apprécier la suite du jeu. Mais en contrepartie sur ce Wilds, je me suis ennuyé comme un rat(halos) mort et n’ai littéralement pas pris de plaisir sur une dizaine d’affrontement en début de jeu car ça ne durait que 5 minutes par monstre et que je ne me posais aucune question sur ce que je faisais. C’est vrai que ça doit encore une fois être un casse-tête de game design sans nom de reprendre la structure de Monster Hunter, vieille de 20 ans et de devoir choisir sur quoi raboter sans tout casser. Soit on se plaint de devoir trop réfléchir dans des interfaces imbuvables, soit de ne plus assez réfléchir dans des combats qui se règlent en quelques minutes en bourrant l’attaque en débattant sur le port du hijab avec ses amis. Je ne peux pas m’empêcher de ressentir sur l’intégralité de la campagne un côté “Monster Hunter Tiktok” où je peux complètement jouer tout en regardant un gameplay Subway Surfers sur mon deuxième écran juste pour tuer du gros monstre le cerveau débranché, là où mes potes m'expliquait qu’avant il fallait toujours un minimum de concentration. Le challenge arrive heureusement en post-game, mais après une trentaine-quarantaine d’heure de jeu n’est-ce pas déjà trop tard, et est-ce que ça ne ringardise pas les premiers monstres du jeu qui resteront à jamais des sortes de gros poulets dinosaures un peu vénères ?


J’attend de vivre ma première expérience “DLC” quand il sortira dans un an ou deux, et peut-être de comparer avec un autre opus comme World ou Rise pour entériner mon avis sur cette saga majeure de Capcom. Mais c’est indéniable que j’ai pris un bon plaisir avec mes potes sur ce jeu, grâce à son design. Et surtout je suis content d’avoir enfin pu me dépuceler de Monster Hunter ! (Et seulement de Monster Hunter. Punaise. Comment voulez-vous qu’on vive dans un monde où vous continuez de forcer avec un jeu bourré de personnages féminins pareils)


7
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le 6 mai 2025

Critique lue 14 fois

1 j'aime

Tomega

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