Casse tête dur, mais juste!

Un jeu indé qui n'a pas fait de bruit, mais qui m'a attrapé doucement et m'a gardé bien plus longtemps que je ne l’aurais cru. J’y suis allé après une promo, curieux de voir ce que ces îles pixelisée avaient à offrir, et j’en suis ressorti étonnamment apaisé, parfois frustré, souvent charmé.

On est face à un pur puzzle game, à déplacement de bloc (Sokoban), dans un monde ouvert en apparence paisible. C’est d'ailleurs cette forme de calme trompeur qui m’a plu.

Pas de combat, pas de narration pesante, juste toi, ton cerveau et une série d’énigmes de plus en plus retorses disséminées dans des îlots isolés. Le jeu reprend la logique des vieux Zelda, mais au lieu de te pousser à l’aventure ou à l’action, il te tire vers l’introspection, vers l’observation, vers ce plaisir particulier de déplacer une caisse au bon endroit ou d’activer un mécanisme à l’autre bout de la carte pour comprendre enfin comment avancer.

Je crois même qu'il arrive magnifier le principe de Sokoban avec une créativité folle dans son gamedesign. C'est à chaque nouvelles introductions de mécaniques (et elles sont très nombreuses) qu'on finit écrasé par le potentiel sans limite d'un simplement déplacement de bloc!

Baba Is you avait déjà choqué le monde entier 6 ans avant et voilà un jeu du même calibre que ce dernier avec une difficulté quasi similaire.

Il faut dire que la structure est plutôt maligne. On progresse par petites touches, en apprenant de nouvelles mécaniques au fil du jeu et ça m'a fait très peur...

Combiner le Sokoban et le metroidvania pouvait être casse gueule à bien des égards et pour moi ça a totalement fonctionné. Le monde est très bien connecté et il est très généreux dans ça progression. Si on prendre le temps de bien observer les énigmes et d'y revenir régulièrement, on peut avancer... Avec du mal, mais on peut toujours avancer...

J'ose même dire que c'est un jeu qui a totalement le potentiel de vous apprendre et même de vous donner goût à la patience. Laissez une énigme de côté et revenez y, une fois, voir dix fois s'il le faut et la solution vous apparaitra toujours comme évidente!

Car même si certains puzzles m’ont parfois un peu cassé les dents (je ne suis pas le plus patient du monde), j’ai quand même toujours eu envie d’aller voir ce qu’il y avait derrière l’écran suivant. Ce qui m'a toujours gracieusement récompensé et après la fin d'un tel titre, on ne peut être que fier de soit.

Visuellement, c’est minimaliste, mais toujours lisible. Il y a une vraie élégance dans cette simplicité. La musique, discrète, accompagne bien cette sensation de solitude insulaire, de calme contemplatif, un peu comme si on te laissait respirer entre deux casse-têtes.

Mais il faut quand même parler des défauts car oui, Isles of Sea and Sky peut être aride. Si t’es pas fan des jeux qui demandent beaucoup d’allers-retours ou d’essais-erreurs, tu risques de lâcher prise. Et même si le jeu prend soin d’être logique, il manque parfois d’indications claires, ce qui rend certains moments inutilement bloquants. On sent aussi qu’il aurait gagné à mieux hiérarchiser ses zones ou à mieux guider les premières heures, où on tâtonne un peu dans le vide.

Mais malgré ça, j’en garde un excellent souvenir. Parce qu’il a cette qualité rare de respecter l’intelligence du joueur, de ne pas tout donner, de ne pas expliquer trop. Il est exigeant sans être cruel. C’est un jeu qui prend son temps, et qui te demande d’en faire autant.