Digimon World
6.1
Digimon World

Jeu de Bandai (2000PlayStation)

Nostalgie

L'intégralité des gens dont je suis l'avis déteste ce jeu et ils ont raison...

Oui avons que ce titre est bourré de défaut et je crois même qu'aujourd'hui, entre son fameux bug de la version Française et ça rudesse, il faut au moins avoir la nostalgie pour le pardonner. Alors j'aimerai lui dédier ces quelques lignes, pas forcément pour le défendre, mais pour au moins respecter mes tendre souvenir...

Le genre de titre que tu lances avec ion pour la licence, à 9 ans, avec du mal à tous comprendre à ce que tu fais, et que tu relances à 30 en te disant :

« Allez, cette fois je vais le comprendre sans soluce. »

Résultat des courses, tu te fais toujours un peu rouler dessus, mais tu y comprends un peu plus quelque chose...


Parce qu’il faut bien le dire, Digimon World est un jeu aussi fascinant qu’hostile. Il n’explique presque rien. Il te balance sur File Island avec un partenaire à peine sorti de son œuf, et ensuite… débrouille-toi. Il faut savoir où aller, comment faire évoluer ton Digimon, quand le nourrir, où l’entraîner, quand le soigner, s’il a envie de chier ou de dormir... Et à l’époque, tout ça, c’était magique. On élevait, avec tous se que ça comprend d'aléatoire et parfois d'injuste, on avait un lien, une petite créature vivante à comprendre, à protéger. Un Tamagotchi avec de vraies dents, prêt à crever à tout moment si on ne faisait pas les bons choix.

Et ce système d’évolution… Il est à la fois incroyablement riche et totalement punitif. Tu crois tout faire bien, et bim... Numemon. Le cauchemar gluant.

Tu réalises que ton Digimon a trop dormi, trop chié, pas assez mangé les bons trucs. Là, soit tu jettes la manette, soit tu recommences avec l’obsession de comprendre. C’est ça que Digimon World réussit si bien, il t’apprend par l’échec, par l’essai, par l’expérimentation. À une époque où tout était balisé, il osait le mystère.


L’île elle-même est un régal d’exploration. C’est pas un open world au sens moderne, mais tout est connecté, plein de secrets, de raccourcis, de Digimon planqués dans des coins improbables. Chaque recrue ramenée à File City transforme l’environnement. Tu es d’un village mort à une vraie petite communauté. Il y a une satisfaction profonde à voir le monde changer à mesure que tu progresses. Et chaque rencontre avec un Digimon est unique, certains veulent se battre, d’autres posent des énigmes, d’autres encore attendent juste que tu sois prêt. C’est un jeu qui récompense la curiosité plus que la puissance brute... Bien que tu vas en avoir besoin de la puissance, pour les pics de difficultés, parfois injustes...


Mais soyons honnête et arrêtons la nostalgie un temps... il est aussi bourré de défauts. Le système de combat, par exemple, est terriblement frustrant. Tu ne contrôles pas directement ton Digimon. Tu lui donnes une consigne, attaquer, se défendre, temporiser et tu pries pour qu’il l’interprète correctement. Parfois, il fait n’importe quoi. Parfois, il ne réagit pas. Et face à des ennemis qui ne te laissent pas respirer, ça peut vite devenir rageant. Mais bizarrement, ça renforce aussi le sentiment que tu ne joues pas un RPG classique, tu accompagnes une créature, tu ne l’incarnes pas.


Techniquement, le jeu a pris un coup. Les décors pré-rendus sont figés, les animations rigides, les temps de chargement un peu lourds. Mais ça fait partie du charme. Ce mélange de 3D et de sprites a un côté “PS1 pur jus” qui me parle encore aujourd’hui. L’ambiance sonore est minimaliste mais étrange, presque déstabilisante. On est loin du grandiose d’un Final Fantasy VII, mais il y a quelque chose de bizarrement envoûtant dans ces musiques en boucle et ces cris de Digimon mal encodés.


Puis il y a cette fameuse courbe d’apprentissage en muraille. Sans guide, tu peux er des heures à tourner en rond, à grinder sans comprendre pourquoi ton Digimon n’évolue pas ou pourquoi il meurt si vite. Mais si tu t’accroches, si tu rentres dans sa logique, le jeu s’ouvre comme un coffre à double fond. Et là, tu te rends compte qu’il est bien plus dur et plus exigeant qu’un Pokémon, mais aussi plus gratifiant. Quand tu arrives à recruter Ogremon, ou que tu ramènes Centarumon après l’avoir battu dans la plaine électrique, t’as vraiment l’impression d’avoir fait un truc.

Pas juste appuyé sur "attaque" jusqu’à gagner.


Alors oui, il est cassé, oui il est injuste, parfois mal pensé, souvent trop opaque. Mais il te fait vraiment joueur, pas suiveur. Et dans le genre "jeu d’élevage + exploration + RPG semi-temps réel", il reste inimitable. Il fait partie de ces rares titres qui ne te tiennent pas par la main, mais qui te prennent par le cœur, si tu acceptes d’en baver un peu.

Encore aujourd'hui, si on sait à quoi s'attendre, je suis convaincu que ça peut être une expérience très agréable.

Puis revoir mes bons vieux potes, y revenir de temps en temps, c'est fou ce que ça peut me faire du bien. (D'autant qu'ils sont tous dix fois meilleurs que moi à ce jeu)

9
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il y a 2 jours

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Anthony

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